Les résultats des examens nationaux ont montré une certaine prédominance des filles sur les garçons. Qu'en est-il en réalité ? Les garçons doivent-ils se remettre en question et piquer un complexe ? Ou y a-t-il une autre lecture des données ? C'est vrai qu'il y a un phénomène de ce genre qui fait que les filles obtiennent des résultats plus satisfaisants que leurs camarades masculins. Mais on n'ira pas jusqu'à trancher, catégoriquement, que les filles sont les meilleures. Il faudrait relativiser. L'exemple du bac 2011 est édifiant. Sur 72.000 candidates, 48.000 ont été admises soit près de 66 %. Pour les garçons 54.000 se sont présentés et près de 32.000 ont décroché le diplôme soit près de 60 % de réussite. Or les taux présentés officiellement se basaient sur le nombre global des candidats sans distinction de sexe. Cela donnait des chiffres effarants pour les garçons : uniquement 39,46 % face aux filles. Il y a de quoi démoraliser plus d'un jeune appartenant à la gente masculine. Les filles seraient, alors, plus intelligentes et les garçons tout simplement des … garçons ! Ainsi les données seraient totalement faussées. Car l'analyse de certaines données montre qu'il y a, de plus en plus, un écart croissant entre le nombre des garçons et des filles dans les établissements scolaires. Cet écart est en faveur des filles. Au départ, ce nombre est le même. Dès le primaire la parité est quasi parfaite. Le taux de scolarisation des 6-11 ans se situe autour de 97 % pour les deux sexes. Ce n'est qu'à partir de 2006/2007 que cette différence a commencé à se creuser sérieusement pour arriver en 2009-2010 à 97,1 % pour les garçons contre 98,5 % pour les filles. Dans l'ensemble, le primaire ne présente pas des disparités alarmantes, pour ainsi dire. Même dans le second degré de l'enseignement de base (7, 8 et 9 années) quelques petits milliers font la différence : 289.454 filles et 282.532 garçons. Dans le secondaire c'est une autre paire de manches. De la première à la quatrième secondaire la différence s'accentue : 215.760 garçons face à 287.655 filles. C'est, qu'entre-temps, le décrochage et les défaillances scolaires sont passés par là. En effet de nombreux élèves quittent l'école avant d'avoir achevé leurs études. Les raisons sont nombreuses Actuellement le taux de défaillance scolaire se situerait autour de 16 % ! Ce qui paraît loin de la réalité. Car, officiellement, ce taux aurait atteint 23,5 % au cours de la saison scolaire 1997/98. Le rang de ces défaillants est vite renforcé par les élèves qui redoublent et qui optent très tôt pour la vie professionnelle. D'autres causes sociales peuvent être évoquées. En tout cas ceci peut expliquer, en partie, la baisse des effectifs masculins. Malgré tout la marche continue pendant 13 ans de scolarité (au moins) pour le reste des élèves. Et c'est ainsi qu'on estime qu'environ 54,7 % d'entre eux parviennent au terme de leur parcours scolaire. Ce taux se situe autour de 90 % à la fin du cycle primaire. Mais on remarque très vite les contre-performances des garçons (dans ces 90 % les filles enregistrent 91,8 % de réussite contre 88,3 % aux garçons). On impute cela au système de passage automatique d'un niveau à l'autre jusqu'en sixième. Dans le cycle préparatoire, par contre, la moyenne générale de succès est de 58,6 %. Quant à l'enseignement supérieur, la réussite ne sourit, à peine, qu'à environ 48 % des étudiants à la fin de chaque cycle. Et, là, c'est un autre volet.