L'organisation des examens peut constituer l'un des grands dossiers à débattre pour les prochaines échéances. Il ne s'agit pas seulement des examens tout court, mais aussi des examens professionnels qui permettent au ministère de recruter son personnel. Chaque année, le ministère organise des dizaines de concours externes ou internes, qui passent inaperçus, pour recruter ses cadres administratifs ou techniques. C'est uniquement le Capes (Certificat d'aptitude à l'enseignement secondaire) qui n'a fait que trop de bruit. Depuis son instauration, il y a une bonne dizaine d'années, il n'a pas cessé de faire couler encre et salive. De plus en plus décrié par les centaines de milliers de candidats et par une partie de la société, il a fait l'objet d'une campagne visant à le supprimer. Les arguments avancés se basaient sur le mauvais usage qui en a été fait et la corruption qui en a découlé. Des candidats étaient obligés de payer des sommes substantielles pour obtenir un poste d'enseignant. Les preuves existent et le ministère lui-même ne s'en est pas caché. Les affaires ayant pris une autre tournure avec ce qui s'est passé en Tunisie, il n'était plus question de se taire sur ces malversations ou de continuer à appliquer les mêmes mesures. Les autorités ont pris le taureau par les cornes et ont décidé de ne plus poursuivre sur la même lancée. Le Capes restera, mais des mesures d'assouplissement seront envisagées en tenant compte de certains critères sociaux entre autres. Certaines voix se sont, malgré tout, élevées pour rejeter ces mesures jugées «démagogiques» et pour exiger le maintien de cet outil efficace de recrutement. Toutefois, seule sa transparence doit prévaloir. Les deux camps n'ont pas tout à fait tort. D'où l'impératif de réfléchir encore à cette question pour aboutir à un vrai compromis qui puisse sauvegarder les intérêts des différentes parties et, en particulier, le niveau de notre enseignement. En parallèle, les responsables auront du pain sur la planche en raison de la multiplicité des examens et concours «supprimés», ou maintenus, mais sous une forme différente, tandis que d'autres ont été créés de façon plus ou moins improvisée. L'examen qui a été parachuté en quatrième année primaire, par exemple, n'a pas cessé de susciter des interrogations jusqu'à sa suppression en 2009. Il consistait, selon ses initiateurs, à instaurer une étape évaluative. Chaque année, il engageait dans une course sans aucun enjeu près de 170.000 écoliers. Mais il s'est avéré déstabilisant pour les élèves et les parents. Alors, on a décidé sa suppression, puis son maintien et, finalement sa suppression. Cette valse d'hésitation a concerné aussi un autre examen non moins connu : la sixième. Cet examen prestigieux n'est plus le même. Si avant il constituait un diplôme de valeur, il n'a plus aujourd'hui aucun impact majeur sur le parcours scolaire. C'est tout juste le moyen de déterminer un certain nombre de candidats vers les collèges pilotes. C'est pour ces derniers seulement qu'il est considéré comme un concours. Pour les autres, c'est une simple formalité. Ils ont même le droit de ne pas le passer. C'est pourquoi environ 40.000 à 50.000 écoliers choisissent d'en subir les épreuves sur un total de 180.000 à 190.000 inscrits en sixième. Car même si on le passe, on ne risque rien, mais on ne gagne rien non plus. Une absurdité, disent certains, valable pour le diplôme de neuvième. Là, également, l'approche est la même. Sur les 40.000 à 50.000 candidats qui se proposent (sur un total de plus de 140.000) il n'y a absolument aucun enjeu. Tout au plus, cet examen permet-il sous forme de concours le passage de quelques candidats dans un lycée pilote. Or, s'il ne s'agissait que de choisir les lauréats pour des établissements pilotes, les formules les plus adéquates et les plus pratiques pourraient être trouvées aisément. Pour peu qu'on s'adresse aux spécialistes indiqués et en s'inspirant, pourquoi pas, des expériences étrangères probantes. S'il y a des examens à maintenir ce serait, à notre sens, la sixième et le Bac. Pour le premier, l'évaluation devrait être plus efficace, car les résultats enregistrés actuellement sont en inadéquation totale avec ce que ces mêmes élèves obtiennent dans le second degré de l'enseignement de base. Quant au Bac, sa remise en cause ne serait pas à l'ordre du jour. Quoique certaines mesures soient souhaitées pour lui redonner sa vigueur d'antan et sa crédibilité perdue. La bonification de 25 % est déjà mise sur le tapis.