Une fraîche brise marine, une douce nuit d'été, une assistance peu nombreuse, mais très communicative, un clavier et des percussionnistes en parfaite symbiose avec les instruments à vent et à cordes, autant d'ingrédients qui ont permis à la chanteuse Olfa Ben Romdhane d'exprimer l'étendue de son talent sur la scène du théâtre de plein air de Sidi Daher. En deux heures, elle a tout simplement flamboyé. Grâce à une remarquable présence scénique, à une étonnante aisance à changer de rythme et à une voix chaude et timbrée, elle a agréablement embarqué le public dans un récital de chants, coloré et varié. Pour séduire son auditoire, elle a alterné son propre répertoire et les vieux succès de ses illustres aînés de la chanson tunisienne et orientale. Le ton a été donné par trois de ses récentes créations. La communion allait crescendo avec des airs très connus et très appréciés. Ainsi Jerit wa jerit de la Marocaine Naïma Samih, Saalouk en'nass ânni et habbaytek de la grande cantatrice Fayrouz, ainsi que Mouch Awaydek de Mayada Hannaoui ont été parfaitement interprétées sous les regards d'un public ravi et admiratif qui s'est mis à reprendre en choeur les refrains les plus rythmés. Plus les minutes s'écoulaient, plus le spectacle entraînait dans un grand plaisir les festivaliers noctambules présents. L'artiste, débordante d'enthousiasme et d'entrain, est allée jusqu'à fredonner quelques notes avec une enfant âgée à peine de sept ans. Le public a beaucoup apprécié ce passage spontané et improvisé. Enflammant davantage l'ambiance, elle passa aux incontournables chansons tunisiennes très prisées. Esser wel kamoun ând ghzali et Yam'al âouina ez'zarga de l'éternelle Saliha ont mis le théâtre de Sidi Daher en transe. Ensorcelé et succombant aux rythmes de ces airs, tout le monde s'était mis à danser. En un mot , ce fut un spectacle très convivial plein d'allégresse et de spontanéité.