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Pensons d'abord, construisons après
Architecture
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 08 - 2011


Par Dorra IsmaIl et Mehdi Dellagi*
Al Ardh (LaTerre)
La terre unit (14 janvier 2011).
La terre sépare (Palestine).
La terre nous donne.
La terre nous reprend.
La terre démolit.
La terre construit.
Nous sommes architectes, tunisien(e)s et diplômés de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme (ENAU) de Tunis. Nous lançons un appel à toutes nos consœurs et à tous nos confrères architectes : sortons de la fatalité du "‑tout ciment, tout poteau / poutre et dalle ".
A travers le champ de notre discipline " Architecture ", nous avons le devoir de prendre part au projet de société qui s'offre à nous aujourd'hui. Pensons notre société autrement. Libérons-nous et libérons nos concitoyennes et nos concitoyens de la fatalité : " allah ghaleb ! ".
Nous, architectes, avons l'entière responsabilité de conseiller nos partenaires et de les guider vers les meilleurs choix.
La terre crue est un matériau de construction qui périt chez nous (faute de mise en valeur) alors qu'il se revivifie et se développe dans les pays riches sous une labellisation "‑écologique et développement durable ". Label qu'ils viennent nous revendre au prix fort .
Consœurs, confrères, souvenez-vous de nos magnifiques voyages d'études dans le Sud tunisien où nous étions initiés à l'architecture bioclimatique. Souvenez-vous de nos inoubliables stages passés dans les agences du patrimoine où l'on apprenait les techniques de restauration de nos sublimes édifices anciens. Tout existe, là, sous nos pieds, à notre portée, en attente d'une simple révélation de notre part.
La pénurie actuelle de ciment est en grande partie notre faute à nous, architectes. Nous agissons comme résignés à la fatalité du " tout ciment ". Pensons différemment l'architecture de notre pays. Pensons un projet de société où il y aurait aussi la liberté de penser son habitat, son école, sa rue… La liberté d'une architecture en terre crue, en bois, en pierre, en sable, en chaux… Travaillons pour un projet de société libre. Un projet de société qui " englobe et qui intègre‑", non pas qui exclut. Aujourd'hui, les constructions en ciment sont exclusives et sélectives. Ne peut construire que celui qui a les moyens d'acheter le sac de ciment à 17DT. Le schéma est identique à celui politique. Nous sommes encore dans des mécaniques d'exclusions non pas d'intégration.
D'où les questions qui sont au cœur de notre opérativité‑:
Quelle a été la part de responsabilité de l'Etat dans la situation actuelle ?
Comment l'architecture peut participer à un projet de société ? Comment un architecte, par une pensée globale et intégrative, peut agir dans un projet de société ? Comment un architecte peut penser une architecture accessible à tous? La chaux est un choix possible (écologique, économique, saine). D'autres alternatives sont également plausibles et à penser. Construire en terre crue est une voie tout aussi concrète. A la question : comment stabiliser (solidifier) la terre crue, plusieurs civilisations y ont trouvé des réponses différentes et qui résistent plusieurs siècles après (alors que le béton armé a une durée de vie moyenne de 50 ans). Au Mexique, on stabilise la terre crue à la laitance de cactus (identique au hendi national). En Afrique noire, on stabilise la terre crue avec les excréments d'animaux (la henna). En Europe, on stabilise à la chaux. Plusieurs pistes sont à explorer et à développer dans nos centres de recherches scientifiques (ENIT, CNRS, IRA…).
Voici un exemple et une occasion pour nous, consœurs et confrères architectes, pour agir dans un projet de société.
En espérant que la Tunisie ne se transformera pas en un champ de " hendi " (pour enrichir le lobby industriel du stabilisant de terre crue en laitance de hendi) ni en décharge de " ghbar " (pareil, aux excréments d'animaux), agissons !
Le choix initial fait par l'architecte dans son processus de conception du projet est fondamental. D'où l'importance de " penser l'architecture " et non pas de la réduire à une mimétique ou à une simple fatalité constructive limitée et tributaire de son temps. Un architecte est, comme tout autre acteur social et citoyen, un penseur et non un exécutant. Il pense la société dans laquelle il vit. A travers sa discipline, il agit dans cette société. Son action peut être la réalisation d'édifice, mais aussi et surtout la réflexion sur des questions anthropologiques, bioclimatiques, l'enseignement, l'expertise, l'histoire, la philosophie, l'événementiel, l'objet, la ville, le territoire… L'architecture ne se limite plus au seul fait constructif, contrairement aux donneurs de leçons " modernistes ". L'architecture devient une pensée. Une pensée qui se libère et qui libère l'homme de toute appartenance.
Inventons de nouveaux modes d'autoconstructions indépendants des lobbys industriels à la portée de tout un chacun. Formons nos maçons à de nouvelles techniques de construction, enseignons nos futurs architectes à penser une nouvelle architecture, rédigeons de nouveaux règlements urbains, trouvons de nouveaux matériaux de construction, pensons la ville indépendamment de la fatalité de l'automobile, recyclons les déchets des chantiers, chauffons et ventilons naturellement… !
-Consœurs et confrères architectes, pensons d'abord. Construisons après.


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