Pourquoi traînent-ils ? Les compétitions, toutes disciplines confondues, se sont achevées depuis un bon bout de temps. La dernière en date, le football qui a traîné en longueur et dont la dernière journée s'est disputée le 10 juillet. Pourtant, hormis le Club Africain et le Club Athlétique Bizertin, rien n'a vraiment bougé alors que nous nous apprêtons à aborder le mois de septembre. Ou plutôt si, puisque les batailles font rage et ceux-là même qui déclarent en public que la présidence d'un club ou le membership ne les intéresse pas, livrent, dans les coulisses, de véritables batailles où tous les coups sont permis. A ce jeu, ce sont les clubs qui vont trinquer dans la mesure où ils se présenteront à la nouvelle saison en ordre séparé et avec — déjà — des contentieux. Parfois même très lourds. Résultat : habitués aux manœuvres de tous genres, aux campagnes tordues, aux coups fourrés et à la manipulation, les anciens de la maison sont en train de reprendre le dessus au niveau des clubs. Cela pourrait et devrait avoir des suites catastrophiques sur notre sport à travers les futures fédérations. En nous retrouvant avec les mêmes personnages au niveau des clubs, nous risquons, en effet, de nous retrouver avec les mêmes également à la tête des fédérations. Ce qui serait dramatique car un 14 janvier, ça n'arrive pas tous les jours… Club Africain : la grande purge ? Si l'histoire retiendra que l'Espérance a réussi le premier doublé de la révolution tunisienne, le Club Africain a eu, pour sa part, le grand mérite de réussir le premier passage à la démocratie. Nous pensions alors que la club de Bab Jedid était parti sur un long fleuve tranquille. Ce n'est visiblement pas le cas, puisqu'après un passage à la démocratie, le Club Africain est passé à la purge. Club en crise ouverte depuis près de deux décennies, il a beaucoup souffert des intrus, des profiteurs, des médians et des intermédiaires… Bref, de toute une faune qui s'est transformée en véritable cour des miracles, une sorte de comité directeur de l'ombre qui agissait négativement sur la vie du club. Petit à petit privé de ses privilèges et voyant son cercle de pouvoir se rétrécir chaque jour comme une peau de chagrin, ce gouvernement de l'ombre a tenté carrément le coup de force, profitant de l'affaire Coulibaly et de l'intransigeance de Faouzi Benzarti qui a une sainte horreur qu'on s'immisce dans ses affaires techniques. D'où la réaction énergique du président du club qui a tout bonnement décidé d'extirper la racine du mal. Le message est clair : le Club Africain n'est pas un fonds de commerce et encore moins une zone de pouvoir. Ce n'est que quand ces personnes seront définitivement écartée que le Club Africain peut espérer redevenir l'institution qu'elle a toujours été. Alors, début ou fin du bras de fer? Nous ne tarderons pas à le savoir, mais la première manche est sûrement revenue à Jamel Atrous. Où en sont nos olympiques? Les Jeux olympiques, c'est dans moins d'un an. Avec la Coupe du monde de football, c'est la plus grande manifestation planétaire. On l'attend et on s'y prépare quatre ans durant; on en rêve et on nourrit des espoirs de médailles. On suit les athlètes, leur préparation, leurs performances à travers les médias, mais aussi à travers les bureaux de presse des différentes fédérations. Cela se fait partout sauf chez nous où les Tunisiens spécialistes et autres sont à l'obscur de tout ce qui se passe. On ne connaît pas le nom de nos champions, leur préparation, leurs performances, leurs chances et ce que l'Etat a consenti comme moyens financiers pour qu'ils soient prêts le jour «J». Les présidents des fédérations concernées agissent comme si le sport qu'ils gèrent ainsi que les champions sont une affaire strictement privée. Pourtant, ces mêmes présidents de fédérations et leurs semblants de départements de presse nous bombardent à chaque fois qu'il y a une nouvelle ou une activité qui concerne leur image propre et qui n'a souvent aucune relation avec l'athlète ou la performance. Silences régulièrement «dénoncés» par les grandes échéances sportives où l'absence de la Tunisie est devenue une règle. Alors, dans la plupart des cas, ils rempilent pour un autre mandat et c'est reparti pour une suite infernale de gestion catastrophique de leur discipline !