Un attentat à la bombe ciblant une ambassade arabe à Tunis a été déjoué la semaine dernière, a révélé hier le colonel major Mokhtar Nasr, représentant du ministère de la Défense nationale. Il n'a pas précisé le nom de l'ambassade arabe visée par l'attentat. Le responsable militaire, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Tunis, a précisé que l'officier libyen Abderrazek Rajhi "a choisi de dévoiler volontairement ce complot aux responsables de l'Armée tunisienne". L'officier libyen, accompagné de sa famille, était entré en Tunisie le 30 juillet. Il était muni d'une quantité d'explosifs qu'il devait utiliser pour faire exploser une ambassade arabe à Tunis. Mokhtar Ben Nasr a encore déclaré que l'officier libyen avait tenté, depuis son installation avec sa famille à la Cité Ennasr (Nord de la capitale) d'informer l'Armée tunisienne de la "mission pour laquelle il a été envoyé en Tunisie", réclamant en contrepartie sa "sécurité et celle de sa famille et le silence sur cette affaire jusqu'à la chute du régime de Kaddafi". Vendredi dernier, à 23h00, l'officier libyen est parvenu à rencontrer le colonel Fethi Ben Inaaya et l'a informé qu'il détenait "des informations très importantes". Contacté par le colonel Inaaya, le général Rachid Ammar a promis de garantir la sécurité à l'officier libyen et à sa famille à condition qu'il rende sa munition aux services militaires tunisiens. Selon les informations dévoilées lors de cette conférence de presse, l'officier libyen était en possession de 16 kg et 400 grammes de TNT, de charges électriques, de GSM et de matériel électrique. L'officier libyen, présent à la conférence, a dit avoir accepté cette mission "par crainte de voir quelqu'un d'autre, plus résolu, procéder à l'exécution du complot". Il a ajouté qu'il avait donné son accord pour cette mission "pour fuir la Libye avec sa famille et éviter la terreur du régime kaddafi". L'attentat avait pour objectif, selon l'officier libyen, "de regagner la confiance de l'Occident et accréditer la thèse qu'Al Qaida est active au Maghreb Arabe et, partant, racheter une légitimité du pouvoir aux yeux des pays occidentaux".