• Actions municipales de dissuation attendues aussitôt après l'Aïd • Intervention énergique de l'armée souhaitée Pour le citoyen de la ville de Sousse et même pour le visiteur, il est incontestable que l'on assiste à une sensible amélioration du cadre visuel et des services publics municipaux depuis la prise de fonction de la délégation spéciale communale. La tâche du conseil municipal provisoire est la gestion des affaires courantes, jusqu'à la tenue des élections municipales qui seront certainement définies dans toutes leurs modalités par la Constituante du 23 octobre 2011. Restructuration et écoute des doléances La nouvelle équipe, bien qu'hétérogène, a su en un laps de temps remettre de l'ordre dans les affaires municipales. En effet, une restructuration rapide a été effectuée au sein de la police municipale. Ce qui a permis une remise en selle des agents de la voirie qui furent, par ailleurs, totalement inertes depuis l'immolation de Mohamed Bouazizi suite à une altercation avec un agent des services de l'ordre municipal. Rapidement, on a senti le changement au niveau des services municipaux où le citoyen est mieux accueilli et ses doléances écoutées et traitées. En outre, une meilleure maîtrise de l'espace public a été constatée après l'évacuation des marchands ambulants de la Place Sidi Yahia et leur regroupement à la rue de France, en attendant leur transfert définitif à la Place Bab Jedid qui sera incessamment aménagée à cet effet. Plusieurs actions municipales ont été entreprises, dont le contrôle du phénomène des constructions anarchiques (dès le mois de mai 2011), les actions opérées dans le domaine de la circulation, l'animation culturelle tous azimuts du centre ville (dès la fin du mois de juin). Regain du phénomène de l'anarchie Mais à partir de la 2e moitié de Ramadan, les choses ont régressé d'une manière étonnante. En effet : rebelote, la Place Sidi Yahia a été complètement réinvestie et départagée en une multitude de points de vente de produits divers (vêtements, chaussures, montres, articles de cadeaux, jouets, porte-feuilles, sacs…) par les marchands ambulants venus des régions avoisinantes de la perle du Sahel. L'anarchie dans la construction a repris de plus belle comme en témoignent ces amas de gravats dispersés aux abords des grandes voies. Des phénomènes assez importants ont vu le jour récemment comme l'installation sur des aires importantes de marchands ambulants de fruits et légumes occupant même les bords des routes et les trottoirs. Discerner entre liberté et anarchie Face à ces défaillances et au non-respect de la loi, contact est pris avec un membre du conseil municipal, qui souligne que ces phénomènes ne sont pas nouveaux et reviennent chaque année à cette même période, bien qu'ils prennent de l'ampleur avec l'amalgame que fait le Tunisien entre liberté et anarchie. L'apport des forces de sécurité et de l'armée reste déterminant pour remettre de l'ordre dans l'espace public et imposer le respect de la loi… La violation de l'espace public, poursuit-il, est une métaphore ancrée dans le Tunisien, qui, de nature, considère l'espace public comme un espace de seconde importance —«Rizk El Bilik»— et qu'il est permis d'y commettre toutes les exactions. Débordements et comportements excessifs Cette tendance a été plus marquée après la révolution, où des débordements et des comportements excessifs ont été constatés, comme l'occupation illégale d'habitations en cours de construction, les routes coupées, les vols de maisons, de voitures… A une question de savoir si la municipalité envisage de trouver des solutions à cet état de choses, le membre du conseil municipal provisoire nous affirme que des actions tous azimuts ont été programmées pour après l'Aïd afin de débarrasser l'espace public de toute forme d'occupation anarchique, et ce, par une énergique intervention étudiée, rationnelle et bien établie des forces de sécurité et de l'armée.