• Les opérations de recensement et de régularisation se poursuivent, en vue de récupérer les biens immobiliers de l'ex-RCD. Un joli pactole en perspective pour la Trésorerie. Dénombrer les biens immobiliers de l'ex-RCD, c'est s'égarer dans le labyrinthe des chiffres pour peut-être ne plus entrevoir le bout du tunnel. Une véritable énigme quand on sait à quel point les structures de cet organisme étaient envahissantes, à la faveur d'un feu vert autorisant toutes les visées expansionnistes, territorialement parlant. En effet, les enquêteurs du ministère des Domaines de l'Etat se sont subitement retrouvés embarqués dans une odyssée, tellement l'opération de recensement des biens immobiliers de «l'ex-locomotive de Zaba» était ardue. C'est d'autant plus vrai que, partis pour une ... promenade de santé (ou presque), ces enquêteurs ont hélas enduré un réel calvaire pour comptabiliser les bâtisses du RCD qui avaient poussé aux quatre coins de la République. Pas seulement dans chaque chef-lieu de gouvernorat, mais aussi pratiquement dans toutes les délégations, voire dans les villages les plus reculés du pays. çà et là, s'imposaient en citadelles QG des comités de coordination, des fédérations et des cellules qui en dépendent, fonctionnant, à cent pour cent, à la solde de l'ancien régime, avec tous les abus et injustices qu'on sait. Travail d'orfèvre Certes, un premier bilan estimatif de ces biens immobiliers n'est pas encore disponible. Mais, selon des indiscrétions, ledit bilan paraît impressionnant. Jugez-en : – Primo : ces biens sont estimés à plusieurs dizaines de milliards de nos millimes. Le siège du RCD érigé à l'avenue Mohamed-V aurait coûté, à lui seul, la bagatelle de 4 millions de dinars ! – Secundo : la plupart des sièges sont luxueusement équipés (mobilier, télécommunications, climatisation, chauffage central…). A ces deux éléments financiers, il faut ajouter le beau parc roulant mis à la disposition des patrons de ces structures, et même de leurs seconds. Soit un autre joli pactole à comptabiliser, même si certaines voitures de service ont été cédées, dans certains cas, à titre de cadeaux par d'«entreprenantes» entreprises étatiques et privées interposées ! Problèmes fonciers Par ailleurs, certains biens immobiliers ont mis au jour des problèmes fonciers. En effet, il s'est avéré que des bâtisses ont été érigées aux dépens de leurs propriétaires qui ont dû baisser pavillon à leur corps défendant sans être jamais dédommagés ! D'autres victimes, hier également impuissantes, réclament aujourd'hui la récupération de leurs terrains sur lesquels ont été bâties illégalement des constructions de l'ex-RCD. Dégâts et anarchie Sur un autre plan, il faut signaler que la plupart de ces biens immobiliers ont été durement touchés au plus fort de la révolution. Les dégâts ont été, en effet, d'autant plus considérables qu'ils se chiffrent à des centaines de milliers de dinars. Les sièges les plus fortement endommagés sont actuellement dans un piteux état, pour certains, et… menacent carrément ruine, pour d'autres. Et, anarchie pour anarchie, il est à noter que des sièges saccagés ont été, plus tard, pris d'assaut par certaines ONG (Croissant-Rouge, volontariat, jeunesse, louveteaux, protection de l'environnement…), ainsi que par des «comités de protection de la révolution» qui les ont transformés, en toute impunité, en QG pour leurs activités ! Auront-ils alors droit, à leur tour, au fameux «Dégage», une fois la situation de ces biens immobiliers régularisée ? Convoitise Ne terminons pas sans focaliser sur le somptueux siège principal du RCD à l'avenue Mohamed-V. Cette formidable tour digne des gratte-ciel de New York est convoitée par plusieurs acquéreurs potentiels dont la BAD (Banque africaine de développement) qui semble, aux dernières nouvelles, la mieux placée pour la prendre en bail… en dépit de la concurrence d'autres organismes étatiques et privés qui sont encore en lice pour les besoins de la cause. Tant mieux pour la Trésorerie de la République.