Sacrée médaillée d'argent du 3.000 m steeple féminin, Habiba Ghribi ne cessera pas de nous étonner en multipliant les paris avec une insolente réussite. Aujourd'hui, la priorité est de perfectionner une stratégie pour Londres 2012. Vous voilà vice-championne du monde du 3.000 m steeple dans une compétition exigeante et difficile. Que représente pour vous cette médaille d'argent? Une victoire qui en appelle d'autres. Cette médaille d'argent me donne confiance en mes moyens et m'incite à viser d'autres consécrations. C'est un véritable rêve que d'être couronnée dans un championnat du monde face aux Kenyannes et aux Ethiopiennes, qui étaient favorites. Je suis très contente de ma performance qui est de 9'11''97. Je ferais tout, d'abord pour rester moi-même, garder les pieds sur terre et trouver de nouvelles ressources pour préparer les prochains Jeux olympiques de Londres de 2012. Cette médaille d'argent — qui vaut de l'or — ne peut que m'aider à réussir mes futurs projets, même si le plus dur reste à faire. Après avoir brillé lors des derniers meetings, vous voilà couronnée au plus haut niveau… Le fait justement d'être toujours sollicitée lors des meetings m'a énormément motivée et m'a permis de prendre confiance en mes moyens, surtout après mon opération. Il faut également dire que la préparation a été bonne et m'a permis de me présenter en grande forme à ces Mondiaux. Le mérite revient aussi à mon entraîneur, M. Nourescu, à mon mari — l'entraîneur Khaled Boudhraâ — et aussi à mon entraîneur du CSS, Mohamed Bahloul. Le déclic a été les Mondiaux de Berlin en 2009 avec une 6e place. L'année 2012 se présente plutôt bien pour vous… Après avoir réalisé mes derniers Mondiaux de Daegu et battu le record national, 2012 devrait également m'apporter de grandes satisfactions avec notamment les Jeux olympiques 2012 de Londres. Autant de défis à relever et à moi d'être à la hauteur. J'aurai à me réunir avec les responsables de la tutelle et de la FTA, en compagnie de mes entraîneurs Nourescu et mon époux Khaled pour mettre au point un programme de préparation pour les Jeux olympiques de 2012. Comment avez-vous préparé votre finale du 3.000 m steeple? Avant la finale, je me suis dit qu'il fallait que je mette tous les atouts de mon côté pour briller à Daegu, surtout que les Kenyannes et les Ethiophiennes étaient bien préparées. J'ai décortiqué leur manière de courir en insistant sur leurs points forts. «Ma stratégie était d'être toujours aux trousses de la championne du monde et d'Europe, la Russe Yuliya Zaripova et de laisser mes adversaires se battre entre elles. Ce fut une tactique payante et j'en suis très satisfaite. Quels étaient vos atouts pour arriver sur le podium mondial? Mes atouts étaient la détermination, une très bonne préparation, des sacrifices et une volonté de vaincre. Tous ces ingrédients du succès m'ont permis d'être vice-championne du monde. Maintenant, il faut que le travail continue pour atteindre mes objectifs. Un succès particulier avec cette révolution… Je suis très heureuse de mon exploit surtout qu'il a été réalisé avec l'avènement de la révolution tunisienne et aussi grâce au soutien de la tutelle et de la FTA.