1-Un nombre important de listes indépendantes se présentent aux élections de l'Assemblée constituante. Selon vous, ce phénomène est-il lié au mode de scrutin ou ces listes les arrière-cours de partis : comment expliquez-vous ce phénomène ? Le mode de scrutin permet qu'il y ait beaucoup de listes... Lorsqu'on a discuté sur la question de savoir si on allait choisir le scrutin de liste ou le scrutin uninominal, c'est finalement le scrutin de liste qui a été retenu. Normalement, on doit voter non pas pour des personnes, mais pour un ensemble : un parti ! Seulement, il a été prévu que les indépendants pouvaient se présenter aussi. Auparavant, il n'y avait que des listes nationales. Ce qui rendait impossible les listes indépendantes. Or, aujourd'hui, une liste peut se présenter au niveau d'une circonscription et se faire élire... Mais le plus important, c'est que les partis politiques n'ont pas pu s'imposer. La majorité écrasante d'entre eux n'ont pas pu présenter des listes dans l'ensemble des circonscriptions. C'est cela qui a ouvert la voie aux listes indépendantes. Mais cela permet une diversification. Bien sûr, une fois que les partis auront renforcé leur implantation, les indépendants faibliront. Aujourd'hui, le rapport entre listes de partis et listes indépendantes est de moitié-moitié. Cela va changer. Le phénomène est symptomatique d'une vie politique peu composée. Plusieurs dizaines de partis ont été supplantés par des indépendants. En soi, ce n'est pas un handicap... 2-Vous-même, vous passez pour une personnalité indépendante, engagée dans les causes des droits de l'Homme et de la société civile. Avez-vous envisagé de vous présenter aux prochaines élections ? Non, je ne l'ai pas envisagé. Pour cette raison que j'ai toujours été impliqué dans le monde associatif. Je peux influer sur le cours des choses de là où je suis, mais je n'ai jamais pensé à être candidat. Actuellement, et suite au congrès de la Ltdh, je continue d'assurer la présidence par intérim... Et je reste fidèle à la vie associative. Le débat sur la Constitution m'intéresse énormément. Je peux donner mon avis dans les journaux... Je m'exprimerai certainement. J'ai des idées précises sur la question du régime et comment y parvenir... Un régime qui respecte les droits fondamentaux. 3-Mise à part la parité arithmétique imposée par les textes, les femmes sont très peu présentes en tant que têtes de liste. Comment analysez-vous cette question ? C'est dommage qu'elles soient peu présentes. Il est clair que nous sommes encore loin du but. Nous n'avons pas encoré intégré le fait que la parité est une avancée majeure. On a réduit cela à un problème formel. Mais, dans l'idée initiée à travers le projet, il y avait la demande faite aux partis que les femmes soient aussi présentes dans la Constituante. Cela n'a pas été entendu. Il y a donc nécessité de retravailler plus tard sur ce terrain pour que la représentation des femmes soit meilleure que dans la Constituante... Pour l'instant, la représentation va être très en-deçà des espoirs.