Mustapha Mnif: Vivre pour autrui    Tunisie-Chine : inauguration d'un Centre de Formation en Médecine Traditionnelle Chinoise    Commentaire : Le pouvoir au peuple, non aux marionnettistes de coulisses    Ahmed Ounaies : la décision marocaine sur les visas est «naturelle» et liée à la sécurité    Google investit dans quatre centres pour connecter l'Afrique à ses nouveaux câbles sous-marins    Mise à niveau industrielle : 110 MD investis dans quatre secteurs    Le Portugal reconnaîtra officiellement la Palestine ce dimanche    Washington impose 100 000 dollars de frais pour le visa de travail H-1B    Schengen : ce que le nouveau système européen va changer pour les Tunisiens    Tourisme : les Britanniques et Algériens dynamisent Sousse-Kantaoui    Plus de 400 000 élèves bénéficient d'une aide financière    Malades souffrant de cancer : le ministre de la Santé promet de meilleurs prestations    Tunisie : Plus de 100 000 personnes touchées par la maladie d'Alzheimer    Découverte d'une bombe ancienne dans le service des urgences de Mateur    Maroc, Kaïs Saïed, migration…Les 5 infos de la journée    Le président Saïed dénonce une campagne de déstabilisation depuis l'étranger    Boubaker Bethabet reçoit les félicitations d'Anas Hmaïdi pour son élection au bâtonnat    Sherifa Riahi : Intersection pointe des violations subies en détention    La pièce de théâtre tunisienne « Faux » triomphe en Jordanie et remporte 3 prix majeurs    L'ombre comme ennemi, le vide comme allié    L'huile d'olive tunisienne : les prix s'effondrent malgré la hausse des exportations    Liste des collèges et des lycées secondaires privés autorisés en Tunisie pour l'année scolaire 2025-2026    Hôpital Mongi Slim : inauguration d'un centre de formation en médecine traditionnelle chinoise et 7 unités de soin    Reconnaissance de l'Etat palestinien : une illusion diplomatique qui masque l'urgence des sanctions ?    Youssef Belaïli absent : La raison dévoilée !    Israël promet « une force sans précédent » à Gaza-ville    ASM- ASS (1-0) : Et Ahmed Hadhri surgit !    Le CSS l'emporte in extremis : Chèrement acquis    Travaux dans le sud de la capitale : prolongation de la déviation nocturne à Ben Arous    Boulangeries : deux mois de compensation réglés, pour un total de cinquante millions de dinars    Croissance annoncée par l'INS : Houcine Rhili exprime de sérieux doutes    Coupe du monde 2026 : l'Afrique du Sud menacée d'une lourde sanction !    USMO : fin de l'aventure pour Victor Musa    Kais Saied dénonce les coupures intentionnelles d'eau et d'électricité et critique la gestion administrative    80 000 policiers mobilisés : Paris sous haute tension    Soleil éclatant, chaleur agréable et soirées douces    La Société ''El Fouladh'' lance un concours externe pour embaucher 60 agents    Grèves en France : des centaines de milliers de manifestants dans la rue    Open de Saint-Tropez : Moez Echargui qualifié pour les quarts de finale    La Tunisie gagne des places dans le classement de la FIFA    Vol Paris-Corse : plus de 15 minutes dans les airs... ce qui s'est passé va vous surprendre    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    "The Voice Of Hind Rajab » film d'ouverture du Festival du film de Doha    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quel mode de scrutin pour la constituante ?
Publié dans L'expert le 29 - 03 - 2011


« Pour une consultation nationale »






Après un premier forum « Pour une assemblée nationale constituante », le 23 février 2011, la Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Tunis a organisé un deuxième, « Pour une consultation nationale », le 25 mars 2011. Un forum de non moindre importance dans une période politique transitoire pleine de défis.


Rappelons, le choix politique d'adopter une assemblée constituante a été déclaré le 3 mars 2011 lors du discours de M. Foued Mebazaa, Président par intérim.
La circonstance actuelle est délicate et les enjeux sont importants. Le peuple tunisien, acteur principal de l'avenir du pays, devrait être informé sur la vie politique et les défis de la période. Pour bien choisir, il faut être bien informé. La tâche revêt toute l'importance lorsqu'il s'agit de l'avenir du pays. Le peuple tunisien, longtemps exclut de la vie politique, se trouve avoir désormais un rôle décisif à jouer.
Quelle position du peuple quant aux discussions actuelles au sein de la " Haute Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique" sur le mode de scrutin à adopter pour l'élection des membres de la constituante, prévue pour le 24 juillet prochain ? Quelle composition et quelle représentativité du peuple pourrait avoir cette constituante à qui sera confiée l'élaboration de la nouvelle constitution ? Quels sont les différents modes de scrutin et lequel serait le plus approprié ? Devant des doutes quant à la représentativité même de cette Haute Commission, pourquoi ne pas recourir directement au peuple pour le choix du mode de scrutin via une consultation nationale? Des interrogations, qui ont été suscitées par les présents, ont été le sujet des interventions des panélistes et de leur présence lors de ce forum. Des débats ouverts ont bien montré les défis et les enjeux de la période actuelle. Ils ont, aussi, montrer le rôle d'une jeunesse estudiantine éveillée et éduquée, fleuron de la Tunisie de demain.

Quel mode de scrutin ?

Y a-t-il des coalitions discrètes entre les partis politiques et ce « qui en reste » de l'ex- RCD ?

Une constituante élue devrait être représentative de la volonté du peuple, mais comment sera-t-elle élue ? Deux propositions ont été proposées dans le cadre de la" Haute Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique", a indiqué le Dr. Kaïs Saïd, lors de son intervention. Un mode de scrutin de liste avec représentation proportionnelle et un mode de scrutin uninominal.
Au cours de son intervention, le Dr. Saïd a présenté les caractéristiques des différents types de listes. Une liste devrait comporter au moins deux candidats pour être considérée, a-t-il rappelé. Dans le cas de la liste fermée (à prendre ou à laisser), l'électeur, en la choisissant, choisit tous les candidats y figurants. Dans le cas de la liste ouverte, l'électeur pourrait cocher des candidats au sein de la liste et pourrait même constituer une liste d'après les listes candidates présentes (c'est le panachage). Ce mode suppose la connaissance de l'électeur de tous les candidats et il a été adopté en Tunisie en 1981.
Pour ce qui est de la liste élargie, le nombre de candidats est supérieur au nombre de places. Ce mode a été adopté en Tunisie en 1979 et n'a pas réussi.
Aujourd'hui, le problème se pose dans le cas où on pourrait avoir le mode de liste fermée, a souligné Le Dr. Kaïs Saïd. La liste fermée devrait comprendre un nombre de candidats égal au nombre de palaces pour être retenue. Dans ce cas de figure, on s'interrogerait sur le parti qui pourrait présenter des listes dans les différentes circonscriptions électorales du pays. Ceci donnerait évidemment des chances de réussite aux grands partis et ouvrirait la voie à des coalitions discrètes entre certains.
« Chaque mode de scrutin a ses avantages et ses inconvénients. Qui va choisir entre les deux ? C'est le problème qui se pose, aujourd'hui. Il y a des partis qui insistent sur le scrutin de liste, d'autres, conscient de l'état actuel, ne savent pas quel serait le mode le plus approprié pour elles, surtout que des coalitions à se constituer dans le silence avec « ce qui en reste » du RCD », a –t-il indiqué.

Pour une consultation nationale

Une recommandation pour un comité national de débat public

Devant la polémique autour du choix entre les modes de scrutin et la composition de la " Haute Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique", le peuple devrait exprimer son choix, a indiqué le Dr. Kaïs Saïd. « Il faut organiser une consultation nationale pour que le peuple choisisse le mode par lequel il va choisir les membres de la constituante. C'est vrai qu'on dirait que son organisation serait coûteuse, mais non moins couteuse qu'un régime choisi et non voulu pour le peuple », a –t-il ajouté.
Trois formes de consultations nationales peuvent être proposées. C'est ce qui a été développé lors de l'intervention de Mme Rachida Ennaifer. La première des formes est issue du droit constitutionnel. C'est la meilleure des formes pour concrétiser la démocratie, à condition de l'existence de certaines garanties assurant le non détournement du référendum de son objectif. La deuxième forme est issue des Sciences administratives. Elle permet de réaliser une démocratie de proximité (locale) où le débat public constitue l'un de ses outils. Pour institutionnaliser ce débat public, il faut avoir un comité national de débat public qui soit indépendant et permettrait d'instaurer le débat public au niveau local. La troisième forme proposée par Mme Ennaifer est inspirée des deux précédentes formes ainsi que de l'aspect révolutionnaire de la période. Elle réside dans des assemblées citoyennes qui permettraient la participation de tous les citoyens dans les débats et la prise de choix.


Dr. Kaïs Saïd
Professeur de droit constitutionnel à la Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Tunis

Le mode de scrutin uninominal : « c'est le mode le plus indiqué »

Le mode de scrutin qui a été toujours appliqué en Tunisie est le scrutin de liste à un tour majoritaire. Une dose de proportionnalité a été introduite lors des élections de 1994, 1999, 2004 et 2009. La liste qui gagne le plus grand nombre des voix est celle qui prend tous les sièges réservés à la circonscription électorale. Ce mode de scrutin favorise les grands partis étant donné que les petits et moyens partis n'arrivent pas à présenter leur candidat dans toutes les circonscriptions et que les indépendants, qui peuvent se présenter à une circonscription, ne peuvent pas aussi le faire dans toutes les circonscriptions électorales. Quant au mode de scrutin uninominal, il permet de choisir une personne, un candidat, dans une circonscription électorale limitée. Ce mode de scrutin est de nature à rétablir la confiance perdue envers les candidats. Le citoyen électeur pourrait même suivre le candidat après son élection. C'est un mode de scrutin adopté dans plusieurs pays et dans l'état actuel de la Tunisie, je crois que c'est le mode le plus indiqué.


Mme Rachida Ennaifer
Assistante à la Faculté des Sciences Juridiques Politiques et Sociales de Tunis

« Aujourd'hui, il y a la nécessité qu'hommes et femmes se mobilisent pour élaborer une constitution, indépendamment de leur appartenance sexiste et même politique »

Pour ce qui est de l'élection de l'assemblée constituante, je pencherais davantage pour un scrutin uninominal à double tours. Ce mode permettrait aux Tunisiens, non organisés dans des partis politiques, d'être représentés. En même temps, il ne prive pas ceux qui sont organisés au sein des partis de se présenter. Ils seront présentés en tant que personnes et non en tant que liste.
Le scrutin de liste tel qu'il a été présenté par la " Haute Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique" consacre la parité entre homme et femme alors que le scrutin uninominal à deux tours ne peut pas consacrer cette parité, étant donné qu'on a un siège par circonscription. À mon avis, à ce niveau, il y a un choix à faire. Il est dicté par la nature de l'étape que nous traversons. Aujourd'hui, il y a la nécessité qu'hommes et femmes se mobilisent pour élaborer une constitution, indépendamment de leur appartenance sexiste et même politique. Il faut que les membres de la constituante élue arrivent à réaliser une cohésion. Les personnes qui se présenteront sur la base du scrutin uninominal à double tour pourraient élire des personnes qui défendront la parité. Ceci nous permettrait d'élaborer une constitution qui consacre la parité. A mon avis, la parité serait un objectif à atteindre dans une deuxième étape, à savoir celle de la rédaction de la constitution. Dans une première étape, je privilégie la représentation de tous les citoyens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.