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Qu'est-ce qui entrave vraiment la réforme de l'information?
Entre lourd héritage et reconstruction
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 09 - 2011

Des textes achevés qui tardent à être publiés par le gouvernement, des dénégations et des campagnes de dénigrement pour toute critique, un degré zéro d'éthique et de déontologie dans la réponse de certains partis et médias privés… Voilà à quoi ressemblent depuis quelques semaines les revers des tout premiers pas de la réforme du secteur de l'information. Un paysage qui laisse entrevoir, sinon quelques lobbies, du moins une résistance sans rapport aucun avec les intérêts réels de la profession.
Sans y répondre directement, l'atelier de travail organisé le week-end dernier par l'Instance nationale pour la Réforme de l'information et de la communication (Inric) a fait place à un débat de fond qui implique journalistes, gouvernement, responsables de médias, institutions et programmes de formation quant aux chemins de la réforme, ses urgences et ses adversités…
L'espace de deux jours, l'atelier de travail coorganisé à Tunis par l'Inric et l'Institut arabe des Droits de l'Homme a substitué à la mièvre polémique qui accaparait colonnes et écrans, un débat de fond sans détours ni faux-fuyants. Sur le thème "Les médias, entre lourd héritage et reconstruction", l'atelier s'est organisé autour de trois grands moments. Le premier est une décomposition méthodique du lourd héritage des médias à travers l'étude de ses mécanismes de subordination, de censure, de diversion, de récupération de l'information étrangère et les expériences d'autonomie et de libre opinion qui l'ont parsemé. Le deuxième est une analyse du paysage médiatique d'après-le 14 janvier à travers des évaluations relatives à l'élargissement positif de l'espace des libertés, au foisonnement des nouveaux titres mais aussi, d'un autre côté, au manque de professionnalisme et de moyens, à la contre-révolution médiatique, aux nouveaux lobbies et forces de pression. Le troisième moment a, quant à lui, porté sur l'avenir du secteur, les exigences de la bonne gouvernance et les perspectives d'une stratégie nationale de renforcement des compétences des journalistes et de réforme des institutions.
De ces trois grands moments, il reste à retenir d'abord ceci que l'héritage et ses conversions au présent persistent à peser lourd sur les efforts de réforme entrepris à la faveur de la révolution et de la transition, d'où ce questionnement hallucinant : y a-t-il bien une volonté de réforme de la part des médias et du gouvernement ? Ou encore : qu'est-ce qui fait que ces libertés fraîchement acquises soient peut-être déjà sérieusement menacées ?
Encre, argent et pouvoir
Au-delà des formes diverses, déguisées ou évidentes que prend le mouvement de contre-révolution à travers les médias, le blocage principal à l'effort de réforme et de réorganisation de la profession vient selon les intervenants au débat du côté de plusieurs médias privés. Ceux qui, bénéficiant de quelque audience ou lectorat, s'inscrivent publiquement contre toute rupture avec les licences anciennes, contre toute bonne gouvernance, professionnalisme et respect de la déontologie qui toucheraient immédiatement leurs intérêts et leurs privilèges financiers. Intérêts et privilèges jusque-là accumulés au détriment d'une conformité aux règles élémentaires de la profession. Ils choisissent clairement le statu quo, s'accrochent aux pratiques anciennes, récusent toute ambiance concurrentielle où de jeunes médias et de vrais professionnels viendraient à prospérer. Leur attitude s'est notamment manifestée à l'occasion de l'élargissement du secteur à de nouveaux venus, de la création de nouvelles publications, stations radios et chaînes télés, mais a surtout gagné en virulence avec l'achèvement des projets de textes venus assurer les acquis et organiser les terrains encore vierges de la liberté d'expression.
A défaut d'une lecture objective et de critiques constructives touchant au contenu de ces textes, c'est à une récusation totale et à une campagne soutenue de diffamation à l'encontre des individus qu'ils ont donné lieu. Avec en filigrane un reproche principal : la contestation a posteriori de la compétence de l'Inric et de la Haute Instance pour la réalisation des Objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique en matière de législation…
Des textes en quête de publication
Mais de quelle réforme pouvaient être primordialement chargées ces instances en cette période de vide juridique et de désert règlementaire ? Et puis, surtout, comment préserver et ancrer des acquis si fragiles et si menacés si ce n'est en légiférant ? En effet, si les lois ne constituent pas la baguette magique qui résoudrait d'un coup les problèmes autrement plus complexes de nos médias, elles n'en représentent pas moins la garantie première de réorganisation et le seuil élémentaire de bonne gouvernance. C'est ce qui a été amplement soutenu au cours de cet atelier. En ce que les lois constituent l'exigence essentielle et le baromètre de réussite des expériences de transition démocratiques qui nous précèdent…
Un code de la presse, un projet de décret-loi relatif à l'accès à l'information, un projet de décret-loi portant organisation du secteur de l'audiovisuel et création d'un conseil de régulation à l'instar des Conseils supérieurs de l'Audiovisuel en vigueur en vieilles terres de démocratie… En attendant un texte relatif aux médias électroniques et les modifications prévues du projet de décret-loi relatif à l'accès à l'information, voilà en définitive les trois textes produits par l'Inric et par la sous-commission de la réforme de l'information issue de la Haute Instance, en attendant. Préparés, depuis mars dernier, à partir des études comparatives des expériences d'une cinquantaine de pays, et la participation d'un collectif de juristes, de journalistes, de sociologues et de politologues, ces textes sont présentés par leurs artisans comme une plate-forme juridique qui place bien haut la barre des libertés, qui devance les codes en vigueur en démocratie et qui ancre des acquis si menacés aujourd'hui. Elle servirait de surcroît de solide palier à une Assemblée nationale constituante qui aura la multiple charge de désigner un gouvernement, d'élaborer le statut des collectivités locales et de réorganiser les élections municipales en un temps record.
Cependant, cette construction juridique confortant la liberté d'expression tarde encore, à ce jour, à être publiée par le gouvernement. Même s'il serait enfin question de sa publication au cours de cette semaine, selon une source autorisée…
Un héritage à liquider et une profession à réhabiliter
L'atelier de l'Inric et de l'Institut arabe des Droits de l'Homme sur le lourd héritage et la reconstruction des médias ne s'est toutefois pas arrêté en si bon chemin. Une bonne partie des interventions et des débats ont porté sur la réforme de l'Ipsi (institut de presse et des sciences de l'information) et du Capjc (Centre Africain pour le Perfectionnement des Journalistes et des Communicateurs), comme base d'accès à la profession dont certains exigent plus de sélectivité. La finalité étant au bout du compte de réhabiliter la profession et de la doter d'une élite indépendante et solidement formée capable de guider l'opinion.
Parallèlement à la revendication portant sur la nécessaire liquidation de l'héritage par la publication des dossiers de l'Atce et des listes noires des journalistes impliqués dans le renforcement de la dictature, les recommandations de l'atelier ont particulièrement rejoint cette finalité qu'est la construction d'un avenir viable pour la libre expression.


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