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Le contrat moral
Rôle des médias dans le processus électoral
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 08 - 2011

• Le code de conduite des journalistes dans le processus électoral sera publié la semaine prochaine
• L'opération d'accréditation des journalistes bientôt ouverte
A 59 jours des élections de l'Assemblée nationale constituante, à cinq semaines du démarrage de la campagne officielle, les médias et les partis politiques poursuivent leurs chemins croisés, non sans dérapages‑: étapes brûlées, mélange de genres, dépassements légaux et dérives déontologiques, propagande et publicité directes et indirectes… Comment faire en sorte que le processus électoral soit médiatisé à la hauteur et à l'honneur d'une toute première échéance démocratique et non comme une triviale opération commerciale confortant l'audimat des uns et l'électorat des autres ? En partenariat avec l'Inric et le Syndicat des journalistes tunisiens, et en prévision du démarrage de l'opération d'accréditation des journalistes, l'Isie proposait hier, à la Cité des Sciences de Tunis, un code de conduite qui en appelle à la participation, à l'éthique et au professionnalisme des journalistes, étonnamment très peu présents à cette occasion…
L'initiative vient de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Elle associe l'Instance indépendante pour la réforme de l'information et de la communication, Inric et le Syndicat des journalistes tunisiens. Après les ateliers de monitoring et le débat entre les médias et les partis, l'Isie organisait hier, à la Cité des Sciences de Tunis, une rencontre média devant discuter et enrichir le projet de code de conduite des journalistes dont la publication de la version finale est prévue au cours de la semaine prochaine. A l'ordre du jour, un programme complémentaire en trois temps, toutefois biaisé par la faible mobilisation des journalistes.
La couverture est libre mais l'accréditation a ses règles
Tenus généralement par un code de la déontologie, les journalistes tunisiens en voie de couvrir le premier processus électoral démocratique jamais connu par la Tunisie ne sont pour autant ni outillés ni protégés face aux risques spécifiques et aux exigences toutes spéciales des périodes électorales. Risques d'autant plus attendus et ressentis qu'il s'agit d'une toute première expérience qui se déroule dans une effervescence médiatique et partisane particulièrement concurrentielle.
Mais qu'est-ce qui différencie entre notre code déontologique et un code de conduite spécifique aux élections‑? Respectivement membre chargé des affaires juridiques à l'Isie et présidente du Syndicat des journalistes tunisiens, Monia El Abed et Néjiba Hamrouni y répondent. La première présente le projet comme un ensemble de principes généraux couvrant les élections, la campagne et la précampagne. En conformité avec la déontologie, ces principes comportent un nombre de droits, de devoirs et d'engagements des journalistes en prévision du démarrage de l'opération d'accréditation. Car si tous les journalistes sont libres de couvrir les élections et si la " bonne conduite " est requise pour tous, l'accréditation a ses droits et ses devoirs. Droits comme accès aux sources ; à tous les sites de l'opération électorale, aux documents, aux bureaux de vote… Devoirs comme respect de la déontologie d'un côté et de la loi électorale de l'autre, comme engagement à honorer la neutralité, l'objectivité, la confidentialité, la non-publication de propos diffamatoires, d'incitation à la violence, à la discrimination, le refus des articles publicitaires et des avances pécuniaires. Etre journaliste accrédité à couvrir les élections requiert en particulier un rôle pédagogique clarifiant la complexité des rouages du processus électoral.
Pour la présidente du syndicat des journalistes, ce code de 13 articles est un code d'honneur qui relève de la noble mission de l'information. Son non-respect est un délit envers la profession et envers des citoyens qui attendent d'être éclairés et orientés par les médias et non manipulés. Son respect est une avancée sur la voie de la démocratie en ce que celle-ci tient en partie ses résultats d'une couverture médiatique neutre et rigoureuse. Information vérifiée et croisée, analyse dosée et équilibrée, égalité des chances à tous les candidats… Voilà l'ambition longtemps frustrée de plusieurs générations de journalistes tunisiens.
Mais un code de conduite professionnelle aussi exhaustif soit-il suffit-il à guider les journalistes dans une période électorale ? Comment doivent-ils composer avec les desseins de propagande, de publicité et de manipulation des partis‑?
Publicité, propagande et manipulation
Pour y répondre Hichem Snoussi, membre de l'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication devra remonter aux origines de la propagande électorale, de la publicité politique et de la manipulation de l'opinion publique, dans leurs formes multiples (l'amplification de l'information, la diffusion de la peur, la diversion, la séduction, la persuasion, les sondages, la fabrication de la conviction générale, le discours affectif, la destruction du sens critique, l'appel aux experts…). Citant tour à tour la France de Mitterand et les Etats-Unis d'Eisenhower, il part dans une analyse culturelle et historique qui renvoie au contexte actuel tunisien et à l'interdiction de la publicité des partis et des sondages d'opinion pendant les périodes d'interdiction de la propagande électorale.
Le chargé des affaires juridiques de l'Isie, Mourad Mouelli exposera de son côté les règles et les procédures de la campagne électorale qui commencera dans quelques semaines. Rappelant que la gestion du processus électoral et toute la charge de préparation, de supervision et de contrôle de la période électorale et préélectorale reviennent à l'Isie, en vertu du décret-loi n° 2011-35 du 10 mai 2011, il citera les dispositions relatives à l'organisation des réunions, des espaces d'affichage, au choix des candidats, au financement des campagnes, à la transparence financière, aux litiges, aux campagnes dans les médias. Avec comme objectifs de respecter un certain nombre de garde-fous. Avec comme toile de fond la même exigence due aux médias de produire bien plus qu'une couverture alléchante ; pas moins qu'une pédagogie et qu'une culture électorales…
La barre semble a priori très haut placée. Théoriquement, elle requiert les principes éternels d'impartialité, de neutralité, de parité et d'égalité des chances.
Journalistiquement, elle se résume simplement en ces cinq W, ces vérifications, ces croisements de sources et ce respect des genres dont seuls les professionnels ont le secret…


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