Hier, le Centre culturel d'El Menzah a accueilli le meeting populaire du Congrès pour la république, (CPR), qui a duré plus de trois heures. C'était d'abord une occasion pour présenter les cinq listes dudit parti en lice dans le Grand Tunis à un grand nombre d'anciens militants du parti ainsi qu'à de jeunes adhérents. Se voulant les défenseurs des principes de la révolution du 14 janvier et de l'identité arabo-musulmane du pays, les membres du bureau politique du CPR ont insisté sur l'importance des valeurs de liberté, de dignité, d'équité sociale, de citoyenneté et de responsabilité dans le processus de construction d'une Tunisie moderne et ouverte aux différentes sensibilités politiques. Au fond de la scène de l'amphithéâtre, on a levé les drapeaux, entre autres, de la Tunisie, de la Palestine, de l'Egypte, de la Syrie et de la Libye. Dans leur discours, les militants du CPR ont prôné un dialogue politique "politiquement correct" tout en rejetant "l'usage de l'argent auquel plusieurs partis ont eu recours pour acheter des voix". " Nous avons lancé notre campagne samedi à partir d'un village lointain de Médenine qui s'appelle Sidi Makhlouf", avant de rallier Zarzis et Djerba, souligne le président du CPR, Moncef Marzouki, qui a rejoint le meeting vers la fin, d'importantes averses à Djerba ayant retardé son vol pour Tunis. " Espérons que c'est un bon signe pour le déroulement des élections dans la transparence. Il a fallu qu'on entame notre campagne dans l'un de ces villages oubliés de la Tunisie profonde; des endroits d'où la révolution a commencé. Aujourd'hui, c'est le lancement de la bataille ! Actuellement, on est crédité de la quatrième position. Et alors que les choses se passent bien, la joie manque. C'est à cause des scandales relatifs à l'argent sale que certains partis exploitent pour acheter certains citoyens non conscients de l'importance de l'élection de l'Assemblée nationale constituante pour l'avenir de toute la Tunisie". Selon le leader du CPR, assurer un passage pacifique et démocratique est le but même de ces élections "sinon le peuple va redescendre dans la rue. Il y a beaucoup de gens qui vont regretter de ne pas avoir joué le jeu de la démocratie", ajoute-t-il d'un air solennel. Les orateurs ont affirmé à l'assistance qu'ils continueront "leur militantisme entamé depuis des années afin d'assurer une vie digne à tout un chacun ". Ils ont déploré toute forme de corruption et réaffirmé leur engagement à défendre les valeurs de la révolution du 14 janvier "pour fonder un Etat moderne et démocratique ayant une identité arabo-musulmane, tout en dissociant le religieux du politique". D'autre part, les militants du Congrès pour la république ont insisté, dans leur présentation des grandes lignes de leur programme électoral, sur les principes de séparation des pouvoirs, l'indépendance du système judiciaire, l'équité en matière de développement entre les régions et le respect des droits de l'Homme. Mohamed Abbou, tête de liste de Tunis 1 et avocat, a affirmé que "pour garantir l'indépendance du système judiciaire, il faut avoir un conseil supérieur des magistrats vraiment indépendant. Il sera le principal rempart contre l'ingérence politique dans le fonctionnement de la justice". Pour conclure, les orateurs ont appelé tous les militants et militantes du CPR ainsi que tous les Tunisiens et Tunisiennes à défendre leur rêve d'avoir une réelle démocratie, "en faisant face aux dérapages qui pourraient affecter le bon déroulement des élections et en s'opposant aux forces rétrogrades qui persistent encore", avant d'entonner l'hymne national.