Les journalistes tunisiens vivent une expérience inédite en matière d'élections et de démocratie, ils ont donc des choses à apprendre de leurs amis européens, qui sont, évidemment, expérimentés. C'est dans cet esprit, pourtant contesté par certains présents, qu'a démarré hier un projet de formation dédié aux journalistes opérant dans le domaine politique, et plus particulièrement dans celui de la couverture des élections. Baptisé "Une expression de la liberté : soutenir les médias démocratiques en Tunisie", le projet est le fruit d'une coopération entre l'Institut de presse et des sciences de l'information et l'Académie allemande Deutsche Welle, avec l'appui de l'Union européenne. Le projet a démarré hier avec une première session au profit des journalistes de la télévision, s'étalera sur dix-huit mois et comprendra six sessions. Seront bénéficiaires, également, les journalistes de la radio, de la presse écrite et des médias en ligne. Le but étant de "renforcer les capacités des journalistes tunisiens à définir et à remplir leur rôle dans la consolidation de la démocratie", de renforcer les opportunités, d'instaurer un dialogue public à travers les médias dans le but de diffuser les valeurs démocratiques et de renforcer les capacités de l'Ipsi en matière de formation en journalisme politique. Pour ce dernier objectif précis, les organisateurs ont opté pour une co-animation des sessions de formation entre formateurs tunisiens et allemands. L'Union européenne accorde beaucoup d'importance à la transition démocratique en Tunisie, ce qui explique la présence de l'ambassadeur, chef de la délégation de l'Union européenne en Tunisie, SE Adrianus Koetsenruijter, qui a exprimé son optimisme quant au processus de transition démocratique en Tunisie, soulignant qu'il est "intéressant pour les Européens d'avoir des vis-à-vis avec qui nous pourrions parler, à tous les niveaux." D'un autre côté, l'un des participants a affirmé que les programmes de formation donnés par l'Ipsi ont un caractère universel : c'est pourquoi plusieurs journalistes tunisiens arrivent à s'en tirer parfaitement dans des médias étrangers d'envergure. Il a précisé que le problème est un problème d'encadrement plutôt que de formation. Dans ce contexte, Mme Antje Bauer, formatrice de l'Académie Deutsche Welle, a expliqué que la formation n'est pas théorique. Elle est plutôt pratique, puisque la première session démarre en pleine campagne électorale et que les journalistes en formation sont encouragés à diffuser leur production.