• La région Mena a joué un rôle important dans la stabilisation des prix du pétrole pendant la crise libyenne Les région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient a suscité beaucoup d'intérêt lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues du 23 au 26 septembre à Washington. Des ateliers thématiques ont été organisés à cet effet sur la gouvernance, la croissance et l'emploi, etc. D'un autre côté, l'actualité du printemps arabe était présente dans plusieurs analyses sur l'économie mondiale témoignant d'une contribution assez particulière dans la réalité et les perspectives de l'économie mondiale. Les chiffres du FMI montrent, en effet, que la contribution de la zone dans la croissance mondiale ne dépasse pas les 4%. De même, en ce qui concerne les flux commerciaux, la zone ne contribue qu'à hauteur de 5.7% en 2011 au commerce mondial. Ces valeurs sont restées stables après les révolutions arabes contrairement aux flux d'investissement qui sont passés de 5.1 % en 2010 à 3.7% en 2011. Et même en prenant en compte le pic de 6.5 % de ces flux enregistrés en 2009, le poids économique reste relativement faible par rapport aux autres regroupements mondiaux d'Amérique latine et du Sud-Est asiatique. Cependant, la zone Mena doit son importance en premier lieu à son rôle primordial dans l'approvisionnement du marché mondial en hydrocarbures. Cette matière est non seulement importante en tant qu'intrant dans la production mondiale, mais elle joue aussi le rôle de vecteur pour déterminer les cours d'autres matières premières. "La région Mena a joué un rôle important dans l'économie mondiale, en augmentant la production du pétrole pendant la crise libyenne", a affirmé Ahmad Masood, directeur du département Mena au FMI, lors d'une rencontre avec les médias, tenue à l'occasion des assemblées annuelles. Mais malgré cela, la région est considérée actuellement comme instable, et ce, dans le discours de plusieurs responsables et même dans l'esprit des investisseurs, puisque cela s'est traduit par un fléchissement des flux d'investissement vers les pays de la zone en 2011. M. Masood a expliqué par ailleurs que la situation est différente dans les pays exportateurs de pétrole que celle dans les pays importateurs. Il a mis l'accent sur l'importance des revenus pétroliers pour les pays exportateurs. Ces revenus pourraient être redéployés sous forme d'investissements, de transferts et de commerce. Mais pour les pays importateurs, dont la Tunisie, la croissance est confrontée à des problèmes supplémentaires comme la hausse des prix des produits alimentaires et une augmentation de la demande intérieure. Ces défis devraient se poursuivre en 2012. Nous nous attendions à une reprise de la croissance au deuxième semestre, "mais cette reprise a été repoussée en raison de la prolongation de la transition en cours, notamment en Tunisie et en Egypte. Ce facteur s'ajoute aux effets négatifs des événements enregistrés en Libye et en Syrie sur ces deux pays et sur toute la région." Le tourisme par exemple, que ce soit en Tunisie ou en Egypte, a été affecté par les conflits en Libye et en Syrie.