• Les investissements étrangers ont baissé de 27 % pour atteindre en valeur 1.238 millions de dinars (MD) au lieu de 1.698,8 MD, durant la même période de l'année précédente. • Le secteur de l'énergie occupe la tête de liste des investissements directs étrangers avec une valeur de l'ordre de 760 MD La Tunisie a pu constituer au fil des ans des avantages comparatifs qui ont pu attirer significativement les investisseurs étrangers. Malheureusement, la corruption exercée dans les rouages de l'Etat a donné une piètre figure de la gouvernance dans notre pays même si les agences de notation – pourtant connu pour leur crédibilité – ont placé la Tunisie dans une bonne position pour ce qui concerne le risque investissement, par exemple. Du coup, plusieurs entreprises de nationalités diverses ont jugé rentable de délocaliser une partie ou la totalité de leurs activités dans notre pays pour tirer profit d'un cadre juridique considéré comme avantageux, une main-d'œuvre spécialisée à bon marché par rapport à la concurrence des zones industrielles bien aménagées... Ces avantages et bien d'autres doivent être préservés et enrichis au cours de la prochaine étape en orientant, de préférence, les avantages vers les secteurs à forte valeur ajoutée et les régions les plus défavorisées à condition de mettre en place l'infrastructure de base nécessaire – ou la consolider – ainsi que les équipements collectifs et les commodités d'usage. Il s'agit, en définitive, de fournir aux investisseurs toutes les facilités matérielles et administratives pour les inciter à investir dans notre pays au lieu d'opter pour une autre destination. L'élément corruption n'a plus droit de cité aujourd'hui, ce qui constitue un autre avantage à mettre en exergue et qui s'ajoute aux autres acquis déjà enregistrés. Forage de puits pétroliers De plus, plusieurs investisseurs étrangers ont manifesté directement ou à travers leurs organisations professionnelles, leur soutien à la Tunisie après la révolution et leur disposition d'investir à condition de rétablir la sécurité dans toutes les régions et d'instaurer la paix sociale pour garantir une meilleure productivité et une pérennité de l'entreprise. Le climat de sécurité s'est amélioré progressivement et les grèves ont connu une régression sensible. Mais le chaos qu'a connu le pays même pendant une courte période a laissé des séquelles dans la mesure où, au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, les investissements étrangers ont baissé de 27 % pour atteindre en valeur 1.238 millions de dinars (MD) au lieu de 1.698,8 MD, durant la même période de l'année précédente. Néanmoins, ces nouveaux investissements ont permis la création de 8.484 nouveaux postes d'emploi contre 9.165 en 2010. Le chômage a augmenté après la révolution malgré les programmes lancés par le gouvernement de transition pour absorber ne serait-ce qu'une partie du nombre des personnes au chômage qui sont réparties entre nouveaux diplômés, travailleurs en chômage technique suite à la fermeture des unités de production – pour cause d'action de vandalisme ou de faillite – et ceux qui n'ont jamais travaillé depuis des années. Les travailleurs qui ont travaillé à l'étranger (notamment en Libye) et qui sont revenus au pays figurent aussi sur la liste des chômeurs. La France classée premier investisseur Le secteur de l'énergie occupe, cependant, la tête de liste des investissements directs étrangers avec une valeur de l'ordre de 760 MD. Nombre de firmes étrangères sont encore intéressées par l'exploration du sous-sol national pour exploiter éventuellement les ressources énergétiques dissimilées en mobilisant les investissements nécessaires pour le forage de puits pétroliers, par exemple. Le secteur des industries manufacturières continue, lui aussi, à intéresser les investisseurs étrangers vu les potentialités qu'elles présentent avec une valeur de l'ordre de 271 MD. Les industries mécaniques et électriques et le textile sont les premiers secteurs industriels à attirer les investisseurs étrangers et à générer des postes d'emploi. Même au niveau des exportations, ces deux secteurs se taillent la part du lion. Il n'est donc pas étonnant que le secteur des industries mécaniques et électriques, occupant la première place, compte 90 projets d'une valeur de 129,7 MD et générateur de 3.208 postes d'emploi. Il est suivi du secteur des industries du textile et de l'habillement, en deuxième position avec 66 nouveaux projets générant 2.900 postes d'emploi. Même le secteur des industries du plastique a fait des performances en matière de flux des investissements directs étrangers qui ont augmenté de 42,2%. Des résultats positifs ont été également enregistrés dans le secteur du cuir et chaussures qui continue à attirer de nouveaux promoteurs. Le secteur du tourisme est l'un des secteurs qui a été le plus touché au cours de la période post-révolution. Par contre, celui des services, il a enregistré un accroissement du flux d'investissement de 17,2%. Nos partenaires traditionnels continuent à nous soutenir à la faveur du nombre de projets créés. En plus des actions de marketing organisées de temps à autres dans les pays ciblés, le bouche-à-oreille fonctionne très bien. Il suffit qu'une entreprise délocalisée réussisse ses affaires dans un pays donné pour que d'autres tentent de suivre son exemple et ne tardent pas à délocaliser leurs unités plaçant la rentabilité au premier plan. Parmi nos partenaires traditionnels, on peut citer la France classée premier investisseur étranger, compte tenu du nombre de projets, de la valeur des investissements et des postes d'emploi créés. A eux seuls, les investisseurs de nationalité française ont été en mesure de créer 121 projets dont 49 nouvelles entreprises entrées en activité avec des investissements d'une valeur de 163,9 MD permettant la création de 3.038 postes d'emploi. Un autre partenaire traditionnel qui n'est pas prêt à lâcher la Tunisie en l'occurrence l'Italie, classé en deuxième position, a pu réaliser pas moins de 76 nouveaux projets pour une valeur d'investissement de l'ordre de 53,3 MD générant 2.476 nouveaux postes d'emploi. Le partenaire italien est suivi de l'Allemagne, en troisième position, avec 18 projets réalisés d'une valeur de 35,4 MD et la création de 1.635 nouveaux postes d'emploi. Pour assurer la pérennité de ces entreprises – et encourager d'autres investisseurs à venir s'établir chez nous –, il est primordial d'améliorer le climat des affaires sur le terrain en fournissant des prestations administratives de qualité sans négliger la paix sociale et l'aspect sécurité pour permettre aux unités industrielles de fonctionner normalement.