L'agribusiness est un concept qui couvre toutes les activités relatives à la production agricole, à la transformation et la commercialisation des produits agroalimentaires. Il comprend, notamment, la production agricole et toutes les autres industries annexes, il concerne également la chaîne d'approvisionnement ainsi que la vente en gros et en détail au consommateur. L'agriculture demeure un secteur clef de l'économie en Afrique ; en effet, ce secteur fournit, aujourd'hui, 65% des emplois sur le continent et représente 75% de son commerce local. C'est la prise de conscience de l'importance de ce secteur et des activités qui s'y rattachent qui ont motivé l'élaboration par l'Onudi d'une étude intitulée «l'agribusiness pour la prospérité de l'Afrique ». Une étude qui vise à identifier les moyens appropriés pour optimiser l'apport de cette filière et permettre à l'Afrique de mieux exploiter ses richesses agricoles. L'étude comporte trois parties, la première se consacre à l'analyse de la situation actuelle des activités de «agribusiness», la deuxième partie permet d'identifier sept piliers pour le développement de l'agribusiness en Afrique et la troisième propose un plan d'action pour concrétiser les objectifs identifiés. Ainsi, la première partie de l'étude propose un état des lieux des nouvelles réalités globales gouvernant l'activité agricole dans le monde et en Afrique, on y constate notamment que, durant la dernière décade, les pays industrialisés ont continué à détenir la majeure partie de la valeur ajoutée provenant de l'industrie de transformation et que les pays en développement dominent dans les secteurs du tabac, du textile-habillement et du cuir et qu'ils s'approchent de la parité dans les secteurs de l'alimentation et des boissons. Par ailleurs, on met en exergue les principales leçons retenues à travers les expériences des leaders des pays en développement, en l'occurrence la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Brésil et la Russie. Ces pays auraient, donc, réalisé des taux de croissance impressionnants grâce à un ensemble d'actions dont une restructuration et une ouverture de leur économie, une amélioration de leurs positions dans le commerce global, une baisse des tarifs douaniers et une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires. S'agissant de la situation actuelle de l'agribusiness en Afrique, on apprend que la part de la chaîne de l'agribusiness dans le PIB est estimée à 20% dans les pays d'Afrique subsaharienne. On constate par ailleurs, que la demande en produits agro-industriels africains évolue rapidement sous l'effet de la croissance démographique, l'augmentation du pouvoir d'achat et l'évolution de la demande de consommation qui tend de plus en plus vers les fruits et légumes, les produits laitiers, le poisson, la viande... La demande en produits agroalimentaires demeure, toutefois, majoritairement locale et régionale ( environ 3⁄4 de la demande) Certains pays africains ont réussi à augmenter la part de leur industrie de transformation, 30% des exportations totales de ces pays sont des produits transformés, prêts à la consommation ou semi-transformés. Dans certains pays tels le Maroc et l'Afrique du Sud, les produits transformés exportés représentent plus de 75% du total des exportations. D'autres pays moins développés ou enclavés demeurent, fortement, dépendants de l'exportation de produits primaires. L'étude relève, en outre, que la promotion de l'agribusiness en Afrique est tributaire de plusieurs facteurs dont un environnement macroéconomique stable, une bonne gouvernance, le respect des lois et des droits de propriété, une infrastructure et des services adéquats et un appui financier de l'Etat. Par ailleurs, sept piliers sont identifiés pour le développement de l'agribusiness. Il s'agit d'augmenter la productivité agricole, de faire évoluer la chaîne de valeur, d'exploiter la demande locale, régionale et internationale, de renforcer l'effort technologique et les capacités d'innovation, de promouvoir le financement effectif et innovant, de stimuler la participation privée et d'améliorer l'infrastructure et l'accès à l'énergie. S'agissant de l'augmentation de la productivité dans le système agroalimentaire, on souligne qu'en Afrique subsaharienne, l'agro-industrie aurait besoin d'une transformation structurelle durant les vingt prochaines années afin de générer emplois, revenus et produits alimentaires. «Les gouvernements africains et leurs partenaires de développement doivent focaliser sur les principaux investissements et changer de politique en vue d'ouvrir la voie aux organisations professionnelles œuvrant à résoudre les problèmes de coordination horizontale et verticale», relève-t-on encore. Le renforcement de l'effort technologique et les capacités d'innovations sont d'autres actions identifiées comme essentielles pour promouvoir les industries agricoles. L'étude spécifie, à ce propos, qu'un petit groupe de pays africains émerge comme leaders en matière de technologie et d'innovation, on cite, notamment, l'Afrique du Sud, la Tunisie, l'Egypte et Maurice. «Ces pays ont une forte base en agriculture commerciale et agro-industrie». L'étude propose, à ce propos, de convertir les avantages comparatifs en avantages compétitifs en optimisant l'utilisation des systèmes technologiques et innovants, d'améliorer l'enseignement technologique et les capacités d'innovation des entreprises.