Le secteur agroalimentaire est un secteur phare de l'économie nationale, c'est en effet l'un des secteurs qui mobilise une grande enveloppe d'investissements et occupe une large part des exportations. Il représente, en effet, 23% du total des montants investis dans les secteurs manufacturiers et connaît, depuis 2004, une progression de 25%. Le secteur occupe la deuxième place en termes de production et de valeur ajoutée. La production a, ainsi, enregistré une progression de plus de 40% depuis 2004. L'industrie agroalimentaire s'oriente de plus en plus vers l'exportation d'autant plus que nos produits intéressent de plus en plus les marchés extérieurs. Nos principaux clients sont l'Italie, l'Espagne et la France. Si la Tunisie a su se doter d'une telle attractivité et conquérir tant de marchés c'est qu'elle aligne un ensemble d'atouts aussi bien humains que naturels. Elle dispose, en effet, de compétences jeunes et expérimentées (450 ingénieurs spécialisés et 770 techniciens qualifiés sont diplômés chaque année des écoles, instituts, universités et centres de formation) et de richesses naturelles qui font d'elle un site propice à l'implantation de projets agricoles. En outre, les entreprises du secteur s'orientent de plus en plus vers l'innovation et vers la biotechnologie, option qui leur permet de gagner en compétitivité et de répondre aux normes internationales. Le secteur agricole contribue au PIB national à valeur de 14% et mobilise 16% de la population active. La Tunisie dispose de 10 millions d'ha de superficie agricole dont 5 millions sont cultivables, ses ressources hydrauliques approchent les 4,5 milliards de m3. Ainsi elle se présente comme un site doté de richesses naturelles relativement importantes. Toutefois, pour faire face à la concurrence, être compétitif et gagner le pari de l'exportation, le produit agricole national est appelé à répondre à un ensemble de critères, notamment la sécurité alimentaire, la pérennité des ressources naturelles et la conformité aux normes internationales de qualité. Afin de réaliser cet objectif, option a été faite pour une politique d'ouverture commerciale, à une adhésion par la même occasion à des conventions internationales et à la conclusion de plusieurs accords bilatéraux et multilatéraux. Des avantages financiers et fiscaux ont également été prévus en vue d'encourager l'investissement dans les secteurs agricole et agroalimentaire. La Tunisie occupe une place de choix en tant que producteur d'huile d'olive, elle détient 19% des superficies mondiales consacrées à l'olivier. La production annuelle d'olives est de 850.000 t, celle de l'huile d'olive est de 165.000 t, ce qui représente 47% des exportations agroalimentaires et 5,5% des exportations totales du pays. Outre l'huile d'olive, le pays est un exportateur de dattes, (70.000 t chaque année), d'agrumes et de fruits de mer .Le secteur de la pêche représente 8% de la valeur de la production agricole nationale. En vue de répondre aux exigences du marché extérieur, la Tunisie s'est penchée durant les dernières années sur le développement de l'agriculture biologique. Cette agriculture couvre aujourd'hui 220.000 ha et concerne essentiellement l'huile d'olive, l'huile de jojoba, les amandes, les dattes, la pomme de terre, l'aubergine et les produits dérivés des plantes aromatiques et médicinales. L'investissement étranger dans le secteur agricole se fait en partenariat avec des investisseurs locaux à travers la création de sociétés à participation étrangère. L'investisseur étranger bénéficie ainsi de la liberté de rapatriement du capital et des mêmes avantages octroyés au promoteur tunisien. Les principaux avantages fiscaux et financiers relatifs au secteur agricole concernent des primes d'investissement qui varient entre 7 et 40% du montant d'investissement et entre 7 et 25% pour les projets agroalimentaires. Des primes spécifiques sont accordées pour certains projets liés notamment à l'agriculture biologique (30%), à la pêche dans le Nord (30%) et à l'économie d'eau(40%). Entre autres avantages accordés aux projets agricoles, il y a également l'exonération des équipements acquis sur le marché local de la TVA et des équipements n'ayant pas de similaires localement des droits de douane. Ce cadre législatif libéral a permis aux entreprises étrangères d'établir des partenariats forts et de se développer. Ainsi, on compte aujourd'hui 100 entreprises opérant en partenariat financier dont 26 sont à capitaux 100% étrangers.