• Au nombre de 30, les abattoirs agréés seront renforcés par trois autres à Menzel-Témime, Bir Ali Ben Khélifa et Jébeniana • Plusieurs consommateurs font la sourde oreille aux messages de sensibilisation diffusés de temps à autre La vente des viandes blanches semble juteuse pour certaines personnes qui n'hésitent pas à utiliser le minimum de moyens pour fournir des produits qui ne répondent pas aux conditions d'hygiène et de propreté. En effet, l'abattage anarchique des volailles constitue encore problème dans plusieurs zones de production. Pourtant, une réglementation est entrée en vigueur depuis quelque temps, interdisant aux commerçants de viandes blanches de pratiquer l'abattage anarchique compte tenu des risques sanitaires qui peuvent avoir des impacts négatifs sur la santé des consommateurs. Cependant, ces derniers préfèrent que la volaille choisie soit égorgée en leur présence pour avoir un produit «frais». Le commerçant passe à l'acte en utilisant pour tout matériel un couteau et une bassine dont la propreté est douteuse. Et dire que cette pratique, qui était très courante dans les différents points de vente de volailles, y compris ceux situés au Marché central de Tunis et autres marchés municipaux, a été abandonnée, mais certains cas isolés sont quand même enregistrés, notamment dans des zones de production à proximité des grandes zones urbaines. Le fonctionnement du système de réfrigération Les consommateurs ont constaté aussi que certains commerçants de viandes blanches, qui disposent pourtant de boutiques aérées avec présentoirs et vitrines, ont un système de réfrigération défectueux, ce qui peut avoir un impact direct sur la qualité de la viande exposée qui doit être conservée à une température précise. La température extérieure aussi froide soit-elle ne doit pas être une raison pour arrêter le fonctionnement du système de réfrigération. En tout cas, la Chambre syndicale nationale des abattoirs de volailles est consciente des répercussions négatives qui peuvent résulter d'un manque d'hygiène et de propreté. D'où l'appel lancé aux consommateurs pour s'approvisionner en viande blanche dans les points de vente relevant du circuit de distribution organisé pour plus de sécurité et de garantie de la qualité. C'est que ce circuit fait l'objet d'un contrôle régulier, contrairement aux points de vente parallèles qui échappent à tout contrôle ou suivi de la production. Il s'est avéré aussi que les volailles produites de façon clandestine peuvent comporter des risques pour la santé compte tenu des conditions d'abattage et de conservation. Il semble que nombreux consommateurs ne soient pas conscients de cet état de fait, dans la mesure où environ la moitié des besoins du pays en volailles provient de l'abattage anarchique. Le phénomène de l'abattage anarchique a augmenté après la révolution pour diverses raisons. Les vendeurs tiennent d'abord à satisfaire une demande qui encourage toujours cette pratique malgré les campagnes de sensibilisation mettant en garde les consommateurs contre les risques qu'ils peuvent courir en consommant ces produits commercialisés hors du circuit organisé. De nombreux consommateurs ne croient pas trop à ces informations préventives et continuent à recourir au commerce parallèle. En principe, les abattoirs agréés qui se trouvent un peu partout sur le territoire tunisien sont habilités à assurer la production des volailles pour fournir aux consommateurs un produit de qualité répondant aux normes de santé, d'hygiène et de propreté. Nombre d'entreprises spécialisées dans les viandes blanches vendent leurs produits sous diverses marques qui sont toutes connues par les consommateurs. Ceux-ci devraient dénoncer toute pratique incorrecte ou infraction en vue d'assainir le secteur. Les quelque 30 abattoirs agréés sont en mesure de satisfaire les besoins des consommateurs en viandes blanches qui sont très prisées par les Tunisiens vu leurs prix relativement abordables comparés à ceux des viandes rouges et du poisson. Même les prix des viandes blanches ont connu, ces derniers temps, une augmentation imputée essentiellement à l'accroissement des prix des fourrages sur les marchés mondiaux. Le coût des fourrages représente près de 70 % du coût de la production. Pour renforcer cette capacité, trois autres abattoirs sont en cours de construction à Menzel-Témime, Bir Ali Ben Khélifa et Jebéniana. A noter que Sfax constitue l'une des importantes régions de production et l'élevage se fait même dans certaines maisons qui disposent d'une basse-cour pour satisfaire, en principe, les besoins de la famille. L'abattage clandestin – une étude élaborée dans ce sens l'a bien confirmé – est fortement déconseillé compte tenu de plusieurs points faibles, dont celui qui a trait à l'utilisation de l'eau chaude, à l'environnement et à la méthode d'abattage qui peuvent favoriser la multiplication des bactéries.