*M. Riadh Karma, Directeur Général du GIPAC: « Les éleveurs ne pourront acheter les poussins des couvoirs que suite à la présentation d'une carte d'adhésion au GIPAC. Elle leur sera délivrée à partir du mois d'avril » *Nous comptons 24 abattoirs. Promulgué en 2005, le cahier des charges organisant l'abattage de la volaille a encore du mal à être appliqué essentiellement dans les délégations des régions du centre et du sud du pays. Cela est dû entre autres au manque d'infrastructure assurant cette activité ainsi qu'à la persistance des pratiques anciennes. Les consommateurs ont toujours du mal à opter pour « le poulet pack » abattu dans des espaces aménagés à cet effet et bien structurés.
Il est en fait très fréquent de voir des clients s'approvisionner chez des magasins où les normes d'hygiène font défaut ou sont même quasi-absentes. L'abattage du poulet s'effectue dans des bennes en plastic, sales et couvertes de sang. Cet environnement infecté de microbes, est un terrain favorable pour la formation de plusieurs maladies, élément important négligé par les clients. Si cette opération se réalise au vu du consommateur, l'éviscération et le nettoyage du poulet se font très souvent dans des coins isolés et invisibles. Reste donc à vérifier si les normes d'hygiène sont bien appliquées ? Tout porte à croire que les commerçants ne respectent pas cet aspect primordial.
Mais pourquoi continue-t-on à négliger cet élément ? Qu'est-ce qui explique que le cahier des charges n'est pas encore appliqué dans ces zones ?
Le rôle du groupement M. Riadh Karma, Directeur Général du Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles (GIPAC) a précisé que le cahier des charges à été promulgué en décembre 2005. Son application s'effectue sur plusieurs phases. « La première qui a eu lieu juste après la promulgation consistait en son annonce à tous les intervenants par le biais du ministère de l'Intérieur et du Développement local », précise M. Karma. En avril 2006 une circulaire signée par quatre ministres a été adressée aux concernés. Les gouverneurs avaient la latitude de l'appliquer selon les moyens du bord et surtout « la capacité des espaces de stockage et d'abattage », ajoute le DG du GIPAC.
En effet, les abattoirs contrôlés et aménagés restent limités dans le pays notamment dans les régions du Sud. Mais le nombre augmente au fil du temps. «Nous comptons actuellement 24 abattoirs dans toute la République », explique M. Karma. « C'est ce qui permettra d'ailleurs d'améliorer les conditions de vente du poulet et l'application du cahier des charges », ajoute le directeur général tout en précisant que de nouvelles structures ont été créées à Médenine, Sidi Bouzid et Kasserine. « Deux autres sont en cours de construction à Sfax qui comptait un seul abattoir. D'ailleurs, des travaux d'extension seront effectués sur ce site pour mieux servir la région », toujours d'après la même source. Car jusque là, le cahier des charges a du mal à être appliqué dans cette ville qui compte 700 magasins offrant ce produit. « L'abattoir ne couvre que 40 % de la demande en la matière », signale M. Karma. Qui ajoute que « avec l'ouverture de l'autoroute Msaken-Sfax, le problème sera atténué, car les professionnels peuvent s'approvisionner d'El Jem et de Ksour-Essef »
Ce n'est pas tout, d'autres mesures seront prises cette année afin de mieux organiser le secteur et surtout mettre un terme aux abattoirs clandestins et anarchiques qui ont augmenté à la fin de l'année 2007, début 2008. Dorénavant, « les éleveurs ne pourront acheter les poussins des couvoirs que suite à la présentation de la carte d'adhésion au GIPAC. Elle leur sera délivrée à partir du mois d'avril », déclare M. Karma. Dès lors, les éleveurs seront tenus de respecter un contrat qui stipule qu'ils s'engagent à vendre leur produit aux abattoirs déclarés et structurés.
Occupant une position importante dans la part du marché, soit 50 à 55 %, la volaille est presque omniprésente dans les plats des ménages. Le Tunisien en consomme la moyenne de 14 kilogrammes par an. Pour ce qui est de la production annuelle en la matière, elle est de l'ordre de 145 mille tonnes.