Les difficultés que rencontrent enseignants et étudiants, dans les institutions universitaires, sont de différents ordres. Alors que les problèmes des universités des grandes villes et de la capitale touchent essentiellement aux programmes de l'enseignement et à l'insuffisance d'une coordination avec le marché du travail et les choix de développement économique, l'université de Jendouba traîne, depuis sa création, des défaillances tout à la fois en ressources humaines et infrastructurelles. Cours non assurés, faute d'enseignants, locaux délabrés, l'université de Jendouba est restée depuis des années à la traîne de l'enseignement supérieur. L'institution ressemble à tout sauf à une université. L'éventuelle réforme de l'enseignement supérieur serait à même de lui restituer sa vocation et les moyens nécessaires à son fonctionnement. Mais en tant qu'université implantée dans un milieu rural et à dominante agricole, il faudrait sans doute revoir les options fondamentales de la formation qu'elle dispense, dans le sens d'une éventuelle réconciliation de ses contenus et objectifs avec la spécificité de la région. Un autre volet de notre enquête porte sur l'action culturelle et sportive, en milieu universitaire. Entre les objectifs de cette activité et son fonctionnement pratique, un écart s'est manifestement creusé qui a éloigné l'étudiant de toute forme de loisir culturel ou sportif, en raison de l'instrumentalisation de cette action. Là aussi, un travail de mise en question semble s'imposer, mais que les priorités de l'enseignement vont sans doute devoir reporter. Pourvu que la réflexion sur la culture et les loisirs des étudiants ne s'éternise pas. Il y va de l'épanouissement intellectuel et physique des étudiants, de leur équilibre et de la concrétisation du choix de leur formation homogène.