• La valeur des exportations de la Tunisie a atteint, au cours des dix premiers mois de cette année, une valeur de l'ordre de 20.952,4 millions de dinars, alors que la valeur des importations a été de 27.887,2 millions de dinars à l'importation. • Le site Tunisie est utilisé depuis des années déjà comme plate-forme appropriée pour délocaliser certaines unités de production de l'Europe pour profiter des avantages matériels et juridiques. La commercialisation des produits tunisiens sur le marché international dépend de plusieurs facteurs exogènes et endogènes, structurels et conjoncturels. Tous les secteurs ne sont pas classés évidemment sur une même ligne, dans la mesure où il y a des secteurs qui réussissent mieux que d'autres. Dans un même secteur comme celui de l'agroalimentaire, par exemple, qui comprend divers domaines d'activité, on constate souvent que l'huile d'olive, les dattes et même les agrumes enregistrent des résultats positifs. Les produits biologiques connaissent également une percée importante sur le marché mondial compte tenu de leurs bienfaits aussi bien sur la santé que sur l'environnement. Cependant, les entreprises opérant dans un secteur d'activité prometteur n'ont pas toutes le même niveau de performances. Il s'est avéré, en effet, que certaines d'entre elles souffrent de faiblesses structurelles qui les empêchent encore de se positionner dans le marché extérieur et d'atteindre les objectifs escomptés. D'où la nécessité d'effectuer les réformes qui s'imposent au sein même de l'entreprise pour assurer régulièrement sa mise à niveau et lui permettre de rattraper son retard. L'importation pour réguler le marché Au cours de la dernière période en tout cas, beaucoup de chefs d'entreprise ont mobilisé leurs effectifs en vue de contribuer à l'amélioration de l'équilibre de la balance commerciale. Les capacités de production ont été utilisées normalement pour produire à un rythme répondant aux demandes du marché. Ainsi, la valeur des exportations de la Tunisie a atteint, au cours des dix premiers mois de cette année, une valeur de l'ordre de 20.952,4 millions de dinars, alors que la valeur des importations a été de 27.887,2 millions de dinars à l'importation. Les exportations ont donc augmenté de 8,8% au cours des dix premiers mois de l'année en cours contre une évolution des importations de 6,1% à la même période de 2010. L'Etat est encore obligé d'importer une grande partie des besoins de consommation de l'étranger pour pouvoir satisfaire la demande des consommateurs en divers produits, en plus des matières premières et des équipements destinés aux activités industrielles. Notre pays importe, à titre d'exemple, de grandes quantités de viandes rouges, de céréales, d'huile, de pommes de terre... et récemment on a même programmé l'importation du lait pour pallier le manque constaté. L'Etat procède aussi à l'importation pour réguler le marché afin que certains producteurs n'imposent pas leurs prix. L'objectif consiste, cependant, à réduire autant que faire se peut le déficit de la balance commerciale en rationalisant les importations et en augmentant les exportations, ce qui constitue un défi à relever pour la période à venir, d'autant plus que les besoins de consommation ne cessent d'évoluer alors que la production nationale n'est pas toujours en mesure de les satisfaire. En tout cas, le taux de couverture a atteint 75,1%, ce qui est considéré comme encourageant, car cela équivaut à une progression de 1,8 point par rapport à la même période de l'année précédente. Depuis quelque temps, le secteur de l'agroalimentaire réalise des performances sur le marché extérieur, vu le nombre des demandes exprimées par les opérateurs étrangers et le rapport qualité-prix qui améliore la compétitivité. Ainsi, l'augmentation des exportations des produits agricoles et des industries alimentaires a été de l'ordre de 42,4%. Les industries électriques continuent, elles aussi, à maintenir le cap avec une augmentation de 25,2%. Ce secteur a réussi à porter haut la valeur ajoutée grâce aux programmes mis en œuvre par des entreprises tunisiennes à participation étrangère. Le site Tunisie est utilisé depuis des années déjà comme plate-forme appropriée en vue de délocaliser certaines unités de production de l'Europe pour profiter de la main-d'œuvre spécialisée à bon prix par rapport à la concurrence et des différents avantages matériels et juridiques mis en place. Le secteur du textile-habillement et du cuir, dont les exportations ont augmenté de 7,5%, continue à relever les défis en optant de plus en plus pour la co-traitance et le produit fini malgré les exportations massives de certains pays asiatiques et la directive concernant l'obligation d'indiquer la source de production. Par contre, les exportations du phosphate et dérivés ont connu une baisse de 34,8%. L'une des principales ressources naturelles produites localement, les phosphates, dont le site se trouve dans le bassin minier de Gafsa, constitue une source de rentrée de devises importante, mais des troubles sociaux ont été enregistrés, ce qui a perturbé la production. Les importations ont augmenté à cause des produits agricoles et alimentaires de base dont la hausse est de 31,3%. L'accroissement des cours de ces produits sur le marché extérieur se répercute directement sur le budget de l'Etat qui est toujours appelé à satisfaire les besoins de base de la population. Une rationalisation de la consommation et une réduction du gaspillage pourraient économiser des devises dans cette rubrique. L'accroissement des importations des produits énergétiques a été, quant à lui, de 30,9%, alors que celui des produits semi-finis a été de l'ordre de 8,7%. De toutes les façons, un effort est à faire par tous les opérateurs économiques pour augmenter les exportations en utilisant tous les moyens mis à leur disposition et en recourant aux structures d'appui, qui doivent être mobilisées, elles aussi, pour réussir le challenge à venir. La réduction de l'importation peut également être réalisée sans perturber pour autant l'approvisionnement du marché ou des entreprises. Le changement de mode de consommation et l'adoption de nouvelles techniques de production peuvent être porteurs.