• L'Iset de Sfax est le premier établissement universitaire tunisien à avoir délivré le premier diplôme de création d'entreprise Si on ne peut pas être tous des chefs d'entreprise, on doit, en revanche, avoir l'esprit entrepreneurial ! Dans chacun d'entre nous germe l'idée d'entrepreneur. «C'est un état d'esprit que toute la société doit cultiver et que l'université est appelée à développer», souligne M. Antoine Meter, directeur des instituts universitaires de technologie. L'universitaire français a participé à la table ronde, organisée jeudi après-midi, au siège de l'Union régionale de l'Utica, à Sfax. Portant sur «L'encadrement intermédiaire, un enjeu pour développer l'entrepreneuriat en Tunisie», cette table ronde est à l'initiative de l'Iset de Sfax en collaboration avec l'Université Paris-Est et l'Union régionale de l'industrie, du commerce et de l'artisanat de Sfax. Cette initiative «s'inscrit dans le cadre de l'ouverture de l'Utica sur l'université», a précisé M. Abdellatif Zayani, président de l'Union régionale de l'Utica à Sfax. L'entrepreneuriat, insiste l'invité français, doit être au cœur des universités. Ces dernières doivent inciter l'étudiant à «oser prendre des risques et créer sa propre entreprise dans le but de générer la valeur ajoutée». Or, pour ce faire, le jeune diplômé doit être accompagné et soutenu pour qu'il puisse concrétiser son projet. Cela nécessite la mise en place de dispositifs spéciaux pour venir en aide aux nouveaux diplômés, créateurs d'emploi. L'Iset de Sfax semble pionnière en la matière. C'est le premier établissement universitaire tunisien à avoir délivré le premier diplôme de création d'entreprise, nous informe le représentant de cet institut. C'est une licence en artisanat, fruit d'une coopération fructueuse entre l'Iset, l'Utica et l'Office national de l'artisanat. Il ajoute que ce genre de diplôme ne mène pas au chômage ! Bien au contraire, le nouveau diplômé crée de l'emploi puisqu'il décide lui-même de son projet entrepreneurial et de son entité économique. Le nécessaire accompagnement Toutefois, pour réussir, tout projet doit bénéficier d'un système d'accompagnement et de suivi aussi bien de la part des universitaires que des industriels. La création au sein de l'Iset de Sfax d'un espace connu sous le nom, Etudiant-entreprise-entrepreneuriat (E.E.E) en est un exemple édifiant. Cet espace de création d'entreprise a connu le démarrage de 20 entreprises qui ont su s'imposer sur le marché. Pour un jeune diplômé, l'emploi, c'est aussi créer sa propre entreprise. Toutefois, rares sont les étudiants qui désirent créer leur propre entreprise. A l'Iset de Sfax, on les estime à seulement 3% de l'ensemble des diplômés. Un pourcentage certes faible, mais qui peut être consolidé, notamment à travers une formation moderne, mais aussi grâce à un surcroît d'effort de motivation de la part de nos institutions universitaires. Car une bonne formation en entrepreneuriat est tributaire de méthodes d'enseignement modernes à même de permettre au jeune promoteur de se doter des compétences requises. Actuellement, la majorité des établissements universitaires n'ont pas une stratégie de formation claire. Ils se contentent d'adopter des méthodes classiques et des expériences pratiques en matière d'entrepreneuriat. Cela, sans oublier que les cours de formation en entrepreneuriat sont dispensés dans le cadre de programmes d'études commerciales et de génie, chose qui limite l'accès des entrepreneurs potentiels à d'autres disciplines. Grand problème d'une Tunisie révolutionnaire qui compte plus de sept cent mille chômeurs. Les méthodes de création d'emplois méritent d'être diversifiées. C'est une responsabilité qui dépasse l'Etat, le secteur privé et la société civile. Les demandeurs d'emploi doivent désormais s'impliquer davantage!