Modernisation, bonne gouvernance, gestion de la qualité, gestion par objectifs sont autant de maîtres mots pour toute université qui se respecte et qui aspire à se hisser au niveau des standards internationaux. Néanmoins,aucune institution ne saurait prétendre pleinement son rôle si elle ne se positionnait pas en tant que pierre angulaire dans le processus de création d'un développement entrepreneurial fondé sur le savoir. Telle la ligne directrice de l'Université de Sfax qui s'engage résolument dans une dynamique entrepreneuriale sans « perdre son âme académique », comme se plaît à dire son président , le professeur Hamed BEN DHIAA.
Il est vrai que la « stabilisation des paramètres quantitatifs » est un facteur favorable à la mise en œuvre d'une telle vision. Les chiffres connaissent , en effet, depuis quelques années, une certaine constance. Pour ce qui est de l'année 2007-2008, côté effectifs, ils sont de l'ordre de 43 mille dont une fourchette de 8500 à 9000 étudiants, sachant que la promotion sortie l'année dernière se situait autour de 6500 diplômés. Le cadre enseignant exerçant dans les 20 institutions relevant de l'Université tourne pour sa part autour de 2500 professeurs. Ainsi, ayant quasiment accompli sa croissance, celle-ci parvient à :« Un stade de pleine maturité à même de lui faciliter la gestion des défis d'avenir placés sous le double sceau de la modernisation et de l'aspiration aux standards internationaux, que ce soit sur le plan de la gestion de la qualité, de la bonne gouvernance ou de la conception du rôle de l'université en tant que pilier du développement économique non seulement à travers l'adaptation de la formation et l'ouverture sur son environnement économique mais principalement par le biais de la création d'entreprises issues des compétences et des produits universitaires. De quoi conférer à l'institution universitaire le rôle de pièce maîtresse dans la mise en pratique de cette vision » poursuit le président de l'Université et d'enchaîner : « Cette vision d'avenir prédominante à l'échelle internationale repose sur quatre rubriques majeures. En premier lieu, des cursus de formation attractifs modernes avec la mise en place du système LMD et surtout l'adoption de la démarche de co-construction associant les industriels. En deuxième lieu, notre institution est dotée de 20 laboratoires et d'une centaine d'unités de recherche très performants sur le plan académique et dont nous nous employons à faire des outils d'innovation réelle avec un impact réel sur le plan économique, d'où la valorisation et le lancement de brevets ainsi que la création d'entreprises innovantes à partir de ce volet de recherche. La troisième rubrique concerne le plus entrepreneurial universitaire. J'insiste sur le fait que l'université peut être une université entrepreneuriale sans se départir de sa vocation académique et de statut de creuset du savoir. La quatrième rubrique est celle de la bonne gouvernance. La modernisation de l'administration est un défi qui mobilise tous les cadres administratifs. Les secrétaires généraux les chefs de service y adhèrent spontanément et avec l'enthousiasme requis, ce qui constitue un gain appréciable à même de nous permettre de mieux gérer l'avenir. »
Par ailleurs, l'Université de Sfax se démarque par une certaine originalité dans laquelle le président de l'institution trouve un motif de fierté : « Parce qu'il y a un changement radical au niveau de la mentalité quant à ces concepts nouveaux. L'accumulation des acquis, constitue en l'occurrence, le meilleur stimulant voire le meilleur atout pour gérer ces idées modernisatrices et négocier l'avenir. Il y a lieu de mentionner d'abord, l'aspect qualité. A ce propos, nous nous associons au programme national d'assurance qualité. Nous avons présenté notre projet. Nous espérons qu'il sera financé et qu'il nous aidera à consolider notre démarche qui date depuis 3 ou 4 ans. On pourrait citer aussi la gestion par objectifs pour les CDMT ( cas de dépenses à moyen terme) mais également l'évaluation sachant que toutes nos institutions se soumettent à un rapport d'auto-évaluation à la fin de chaque année. les rapports sont soumis aux appréciations d'un comité des sages dont les remarques et autres observations sont restituées par la suite aux institutions. »
Toujours sur le plan de l'originalité, notre interlocuteur fait état , en plus de la généralisation des cours d'entrepreneuriat, adoptée soit dit en passant, à l'échelle nationale, d'une autre initiative , celle de la formation solide de formateurs que ce soit au cours du village d'entreprises en été ou à l'occasion d'autres séminaires. « La modernisation des contenus ainsi que l'unification des cours sont autant d'avancées qui nous ont permis de nous aligner sur les standards internationaux. », ajoute-t-il. Dans le même ordre d'idées, il poursuit : « Pour miser sur l'avenir, nous ciblons la frange des tout jeunes. L'expérience de l'année dernière est jugée très concluante dans la mesure où de nombreux élèves de 12 à 13 ans ont présenté leurs projets de fin d'études technologiques. Certains ont même été primés au cours de l'exposition universitaire « Univexpo 2007 » tout comme les lauréats de concours issus des ISET, de l'ENIS et d'autres facultés ou instituts supérieurs. Pour ce qui est de l'année 2007-2008, un programme de culture d'initiative et de culture technologique va être lancé auprès de dix écoles pilotes. Parallèlement, l'expérience, par ailleurs, très concluante, du village d'entreprises lequel a enregistré la participation de 350 étudiants, va être rééditée. »
Une autre structure unique en son genre à l'échelle nationale, à savoir le Centre Universitaire d'Insertion et d'Essaimage poursuit sa mission en matière de diffusion de la culture entrepreneuriale et d'incubateur d'entreprises en fournissant toutes les prestations requises pour l'éclosion de nouvelles unités de production innovantes. La dynamique d'information, de diffusion de la culture entrepreneuriale et d'animation va être consolidée à travers l'organisations future de manifestations scientifiques. Deux séminaires sont en effet prévus, le premier sur le thème : « L'université et le développement régional » se tiendra du 22 au 24 novembre prochain, tandis que le second, d'envergure internationale sera consacré, en mars ou avril 2008, à : « L'enseignement de l'entrepreneuriat à l'université ». Le mois de juillet renouvellera, à son tour, le bail successivement avec le salon universitaire « Univexpo » et « Le village d'entreprises »