Tels des requins, les Bizertins n'ont rien cédé Match après match, les Cabistes confirment tout le bien que l'on pense d'eux. Contre l'EST, dimanche dernier, ils ont montré qu'ils sont encore plus solides qu'on ne le croit, notamment sur le plan moral. En effet, après avoir été menés au score, les camarades de Baratli ont inversé la tendance en leur faveur. Ce qui n'était pas évident devant les nouveaux champions d'Afrique. Mais, le CAB n'était pas fort au niveau du mental uniquement. On a en effet vu une équipe locale bien en jambes techniquement et sur le plan de la stratégie de jeu. Après une longue période d'observation au cours de laquelle les 22 acteurs se sont neutralisés au milieu du terrain et au terme de laquelle l'EST a ouvert la marque, les protégés de Kanzari ont carrément pris, par la suite, la mesure de leurs adversaires. Ils ont créé de nombreuses occasions de but, seulement, ils ont péché soit par fébrilité, soit par précipitation à l'approche des buts. N'est-ce pas Zouaï et Harbaoui? Un milieu travailleur à souhait! Il faut remonter très loin dans le temps pour voir au CAB des milieux de terrain aussi talentueux. L'on se rappelle encore, dans les années 80, de Shaiak, Ben Saïd,Ben Doulet et Mourad Gharbi. Contre les Espérantistes de Tunis, ce fut au tour de Baratli, Harrane, Youssofa et Hadhria d'en faire la démonstration. Et quand on possède à l'entrejeu des joueurs de cette qualité, la liaison entre les différents compartiments de jeu s'effectue avec beaucoup de fluidité. Ce fut le cas avant-hier où on a vu des automatismes bien assimilés qui ont mis à mal un adversaire espérantiste pendant de longs moments au cours du match. Bien organisés sur l'aire de jeu, les Cabistes n'ont pas manqué de procéder par des passes courtes et des triangulations. Tout transite par le cerveau de l'équipe, Youssofa, épaulé par un grand Hadhria et couvert derrière par le travail inlassable de Harrane et du milieu défensif Hattène Baratli. Et c'est à partir de ce compartiment de jeu que le danger arrive chaque fois. Les accélérations de Youssofa, le jeu en mouvement de Hadhria au four et au moulin ont destabilisé la défense adverse en permanence. Tout juste en retrait d'un cran, Harrane a mis son métier au service de ses camarades. Excellent dans la récupération et dans la relance grâce à ses longues ouvertures transversales vers les latéraux et en profondeur en direction de Zouaï, traînant à chaque réception du ballon plus d'un défenseur avec lui. Tout ce beau monde a également su exercer un pressing haut sur le porteur du ballon, bloquant ainsi les velléités offensives de ses adversaires où Bouazzi, Ben Sallem, Afful et M'sakni avaient eu du mal, la plupart de temps, à faire parvenir le ballon à bonne destination. Et quand on a dans ses rangs un attaquant aussi vif que Harbaoui, qui sait se replier rapidement et se convertir en milieu droit, on comprend encore mieux pourquoi l'entrejeu cabiste est si redoutable. Et même si les Espérantistes ont repris un peu du poil de la bête et ont été menaçants dans le dernier quart d'heure, ils n'ont pu prendre en défaut la défense bizertine. «Devant les longs centres aériens de nos adversaires, nous avons sacrifié un attaquant, Harbaoui au profit d'un défenseur axial, Dridi pour contrer le retour de l'EST, préservant ainsi notre acquis», dira Kanzari à l'issue de la rencontre . Et d'ajouter : «Notre victoire est amplement méritée. Nous n'en pensons pas moins. Ce fut toutefois serré et indécis jusqu'au bout !» Ça flotte dans l'axe ! Si le CAB s'est montré très entreprenant à l'entrejeu et efficace devant, l'EST a laissé, en revanche, entrevoir des signes de flottement au niveau de la charnière centrale. En effet, Hichri et Banana, bien qu'ils soient très athlétiques, ont été relativement lents dans leur zone et, peu inspirés quand il s'agissait de relancer le jeu et, surtout, quand il fallait contrer Zouaï ou le virevoltant Harbaoui. Et c'est justement sur l'une des mésententes entre ce duo axial que l'attaquant bizertin, exploitant, ce flottement, a pu égaliser en seconde période. S'il y a défaillance, à notre humble avis, c'est donc à ce niveau-là. Devant, c'est nettement mieux du fait que Bouazzi et M'sakni ont été les animateurs de leur équipe. Seulement, en face, on ne plie pas facilement et les visiteurs ont été à court de solutions efficaces. Espérons qu'ils retrouveront leur fraîcheur en Coupe du monde des clubs. Bonne chance !