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Ma liberté de dessiner !
Billet
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2011

Outre les attaques du CinémAfricArt ( fermé depuis) à l'occasion de la projection du film de Nadia El Feni Ni Dieu ni maître, celles dirigées contre la chaîne de télé Nessma TV suite à la diffusion du film Persepolis, on a assisté dernièrement à l'agression d'une prof de dessin dans un établissement secondaire à la Cité Ettadhamen , on lui a interdit explicitement et formellement l'enseignement du dessin en lui disant que tout dessin est une représentation et que toute représentation est interdite par l'Islam!
Et quand j'ai reçu l'invitation suivante: «Le Syndicat des métiers des arts plastiques et le Centre national d'art vivant du Belvédère invitent tous les artistes, enseignants d'art et hommes de culture,toutes disciplines confondues,à une rencontre-débat autour de l'interdiction de l'image, et ce, suite aux attaques et agressions subies ces derniers jours», je me suis dit qu'on ne s'arrête pas aux agressions des artistes et des films soi-disant que c'est une erreur de timing, que c'est de la provocation et tout ce qu'on a pu sortir comme réflexion, explication et autres bavardages... Avec l'agression du prof de dessin, les menaces sont devenues encore plus réelles, plus violentes, et porteuses d'un projet défini, fixé et structuré...
Me déplaçant, samedi dernier, au Centre d'art vivant du Belvédère, je n'avais qu'une seule image en tête, celle d'un enfant qui s'applique à faire un dessin, à préciser les contours, à colorier, et à qui d'un coup on arrache sa feuille des mains et on la déchire devant ses yeux.
Il fallait bien qu'on se réunisse pour protéger cette part de rêve que ces professeurs de dessin offrent aux enfants dans tous les lycées et collèges : un moment d'évasion, des couleurs dans un environnement pas toujours rose.
Comment faire en sorte que ce réseau d'enseignants se consolide, que cette matière qui peut paraître secondaire et même dérisoire soit valorisée par le système éducatif?
Comment protéger les droits élémentaires des enfants pour que le fanatisme et la violence ne prennent place dans l'enceinte de l'école? Quels rôles devront jouer les artistes dans cette guerre déclarée contre l'image et le rêve?
Tous ces questionnements se bousculaient dans ma tête quand j'arrivais au Centre d'art vivant du Belvédère, la gorge nouée. Je cherchais une réponse, une initiative, un plan d'action ou autre, en somme quelque chose qui nous aiderait à voir plus clair, à dépasser la panique et à commencer à agir.
Mais dès les premières minutes de cette réunion, quand je me suis retrouvée face à un enseignant des beaux arts qui nous faisait la conférence habituelle sur la peinture et l'image et leur rapport à la politique, un avant-propos sur le XVIIIe siècle et sur la Renaissance...j'ai compris que je me suis trompée d'adresse.
J'avais envie de dire que les situations que nous vivons nécessitent des militants et pas des théoriciens, que les artistes devraient quitter leurs ateliers de banlieue chic et les galeries pour aller vers les enfants qu'on agresse, et que, si ça continue et si la sensibilité qu'ils développent dans un cours de dessin, de théâtre ou de musique, leur sera volée, quel serait leur sort?
Cette révolution est née d'une revendication : la dignité et l'équité, sociale et économique certes, mais aussi intellectuelle avec un inconditionnel droit à la culture, au rêve et à l'imaginaire aussi.


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