Le pitch : Anis, un petit gavroche avec casquette vissée sur la tête et sac à dos part, à la découverte de l'histoire de la Tunisie. Pour ce survol rapide dans le sud tunisien et particulièrement dans les Ksours de Tataouine, Mustafa Taieb, réalisateur de dessins animés, a choisi, cette fois-ci, de mêler des images documentaires et des dessins animés. «C'est l'histoire qui m'a imposé ce genre de technique. J'ai voulu me dépasser en faisant évoluer des personnages en dessin dans un vrai décor» explique-t-il. Le film de 15 minutes traverse plusieurs civilisations de la préhistoire avec les dinosaures, aux Berbères, premiers habitants de la Tunisie, en passant par les Phéniciens, les byzantins, les Béni Hillal jusqu'à la Tunisie moderne de Bourguiba, Ben Ali et enfin la Révolution du 14 janvier avec en final la photo devenue célèbre de Bouazizi suicidé par le feu. Tout cela sous le regard médusé du petit Anis. Une histoire sanglante où le réalisateur s'est plus intéressé aux guerres et invasions donnant au film un caractère spectaculaire. « Historiquement, les Béni Hillal ont envahi la Tunisie et ont été accueillis par les Berbères. Ces derniers se sont convertis à l'islam. Mais lorsque les Béni Hillal ont voulu s'emparer du pouvoir, la Kahena s'y est opposée ce qui lui a coûté la vie. Notre histoire est baignée de sang, on ne peut pas l'occulter », précise le réalisateur. Le film soulève également la question de l'identité : qui sommes-nous, d'où venons-nous ? et met en exergue l'appartenance berbère des Tunisiens, ce qui peut provoquer quelques réticences chez certaines personnes qui ont un autre avis sur cette question. « Le Tunisien est une sorte de mosaïque. Il y a les Berbères, les juifs, les musulmans. C'est ça le message du film ». Une Tunisie multiculturelle riche de toutes les civilisations qui s'y sont succédé. Au-delà de la forme didactique dans laquelle s'inscrit ce court-métrage qui se veut selon son auteur « une fantaisie historique », la technique utilisée est un mélange d'image par image avec en prime le dessin et d'effets réalisés avec un ordinateur. « Avant l'avènement de l'informatique, on dessinait, on calquait les dessins, on redessinait, on coloriait et on filmait sur pellicule 35mm puis on filmait image par image. Pour ce film, on a utilisé l'ordinateur et des logiciels développés qui ont permis de résoudre pas mal de problèmes». « Châteaux de sables » est destiné à tous les publics mais surtout les jeunes et les enfants dans le but de provoquer leur curiosité et de les amener à redécouvrir l'histoire de leur pays. « C'est en écrivant le scénario que je me suis aperçu que je ne connaissais pas bien l'histoire de mon pays. Je ne savais pas que les Normands sont passés par notre pays, que les dinosaures ont existé dans le sud tunisien ». Une brève leçon d'histoire pour donner goût aux jeunes de faire une immersion dans leur passé.