En dépit de la levée des sit-in dans la zone industrielle de Gabès et la reprise des activités par les sociétés de service installées dans la région, la pénurie des bouteilles de gaz à usage domestique existe toujours dans les villes du sud. Le produit se fait encore rare, dans la mesure où les commerçants en profitent pour le vendre au marché noir. La bouteille vaut actuellement 10 dinars, au vu et au su de tout le monde. Et si les femmes au foyer n'hésitent pas à revenir aux anciennes méthodes, au canoun et au charbon pour la cuisson, parce qu'elles n'ont pas le choix, le problème se pose avec plus d'acuité pour les chauffeurs de taxis dont les voitures sont équipées d'installation au gaz. Dans la ville de Zarzis, il y a 300 taxis de ce genre, sans compter de nombreux autres véhicules privés. Même chose à Jerba, Médenine et Tataouine. Ce qui fait que la demande en ce type de carburant est beaucoup plus importante depuis le 14 Janvier passé, surtout que les villes ne sont pas raccordées au réseau de distribution du gaz naturel. Ainsi, le seul distributeur de ce produit, à Zarzis, n'a pas besoin de faire sa tournée journalière. Sa maison, sise dans la localité de Chammakh, à 12 km de la ville, est prise d'assaut chaque matin par les acquéreurs qui viennent de partout.