Le cinéma argentin est à l'honneur, depuis lundi dernier et jusqu'au 16 décembre, à la salle de cinéma «marsoise» l'Alhambra. L'événement est organisé par l'ambassade d'Argentine à Tunis et présente, au public tunisien, cinq films en version originale sous-titrée en français. Première escale dans ces pérégrinations argentines avec le film El amor y la ciudad (l'amour et la ville), un drame romantique signé Teresa Costantini qui prend, également, part au casting. L'histoire s'articule autour de trois personnages vivant dans le même immeuble: Elisa, campée par la réalisatrice, qui partage son appartement avec son jeune compagnon Sébastian et une belle et marginale peintre qui vit un étage en dessous. Dans le Buenos Aires de la fin des années 90, chaque drame se tisse « intra muros». Elisa vit dans l'angoisse de ne jamais connaître son père, un génie de la littérature qui vient d'obtenir le prix Nobel et dont elle cache l'existence, Sébastian qui décèle l'angoisse de cette dernière et craint de la perdre et la jeune peintre qui vit dans la précarité et qui ne cherche qu'à exercer son art. La ville de Paris entre en jeu et avec elle le personnage du père d'Elisa, interprété par Patrick Bauchau. Entre-temps, la vie à Buenos Aires continue et le quotidien des trois personnages vire complètement, celui d'Elisa et de la belle peintre surtout. Le film a de bonnes intentions esthétiques et narratives, certes, mais demeure tout au long de la projection (105mn) statique et plat. Le rythme de la narration semble se disperser et se perdre entre les trois personnages et les deux villes et la seule partie marquante est celle qui raconte les retrouvailles d'Elisa et son père à Paris. Il aurait, peut-être, fallu s'en tenir à cela, car les séquences à Buenos Aires paraissent ternes à certains moments, même si elles figuraient une évolution dans la vie de certains personnages, en l'occurrence celle de la jeune peintre. Le cycle du film argentin se poursuit avec quatre autres longs métrages : Buena Vida (Delivery) de Leonardo Di Cesare projeté hier, El Custodio de Rodrigo Moreno, programmé pour aujourd'hui, Familia Rodante de Pablo Trapero et Iluminados por el Fuego de Tristán Bauer, prévus pour les deux derniers jours.