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Ne lâche pas la corde qui me lie à ton âme
Cinéma : « Tetro » de Francis Coppola
Publié dans Le Temps le 28 - 02 - 2010

Vingt ans après sa deuxième palme d'or, le réalisateur américain, Francis Ford Coppola revient au festival de canne-édition 2009 pour présenter son deuxième scénario original réalisé par lui même, après « The Conversation », soit 35ans après ; « TETRO ». « Ne lâche pas la corde qui me lie à ton âme ». C'est cette phrase, écrite en espagnol sur un mur, qui débute le film. Ce long-métrage est un drame familial qui balance entre la fiction et l'autobiographie du réalisateur lui même. En fait, plusieurs scènes voir plusieurs personnages sont imposés par les souvenirs que Francis a gardé de sa famille.
Par exemple la rivalité entre le père de Tetro et son oncle Alfie, n'est que la rivalité entre Carmine Coppola, le père de Francis, et Anton Coppola son oncle. Et à ce propos le réalisateur a déclaré dans une interview donnée au cahier du cinéma : « « Mon père, Carmine, était un grand musicien, mais son plus jeune frère, Anton, l'était aussi. Très longtemps, Anton a été un chef d'orchestre réputé ; il a maintenant 93 ans et continue à faire des choses incroyables. Mon père, lui, a dû se battre pour sa carrière. Il y avait un endroit à Brooklyn où, pour 500 dollars, on pouvait vous laisser diriger un opéra comme, disons, La Traviata. C'est ce que mon père avait toujours voulu faire. Mais Anton, qui commençait à être connu, a entendu parler du projet de mon père et lui a dit : « Si tu diriges cet opéra et que ça ne se passe pas bien, on va lire dans la presse que Coppola a donné une Traviata abominable. Pourquoi est-ce que tu ne changerais pas de nom ? » Et mon père a répondu : « J'avais ce nom avant toi. » Je n'y étais pas, c'est un mythe familial, mais je l'ai repris mot pour mot dans une scène du film. Anton est une personne merveilleuse, je l'adore, il a été très bon avec moi. Il a aimé Tetro, et après l'avoir vu il m'a dit à quel point il regrettait cette vieille histoire. » Mais si Francis était en harmonie avec son père, son acteur principal Vincent Gallo, déteste son vrai père. F.F.Coppola a utilisé cette situation pour nourrir son personnage : « Si vous vous souvenez de la scène de l'hôpital psychiatrique, où les patients parlent à la radio, Vincent y dit quelque chose comme : « Mon père était un connard, il me battait dur », etc. Il s'agit là de son vrai père. Je lui avais demandé de parler de son père, c'est pourquoi il commence en espagnol mais continue en anglais. Je lui ai demandé de continuer et on s'est dit que Maribel pourrait traduire en espagnol pour que les autres patients puissent comprendre. » La famille a toujours eu une grande place dans le cinéma de Coppola, « Le parrain », « Rusty James »…Mais là le facteur autobiographique sotte aux yeux. Coppola : « Je crois plutôt qu'il y a dans tous les personnages une partie de moi, de mon frère, peut-être même de mon père... J'ai vécu les sentiments et les rivalités que je dépeins à l'écran, mais l'histoire du film n'a rien à voir avec la mienne. Par exemple, mon père Carmine était un compositeur talentueux, certainement trop centré sur lui-même pour être un artiste accompli, mais c'était un homme très doux, un père merveilleux : tout l'inverse de celui que je décris dans le film ! » Il est vrai que l'histoire du film est captivante et intéressante, mais le récit est parfois ennuyant avec des trous avant chaque « plot point » important. On ne risque pas pour autant de quitter le film mais on a l'impression que le scénariste a rallongé certaines périodes sans quelles n'apportent du nouveau pour le spectateur. Quant au Casting et au personnage principal. « TETRO », qui veut dire, en italien, sombre et obscur, les traits de Vincent Gallo dans le film, ressemblent à ceux du poète, romancier et metteur en scène français, « Antonin Artaud ». Mais en vérité, le rôle a été écrit pour Matt Dillon. Et pour des raisons qu'on ignore le réalisateur a ensuite changé d'avis. Ensuite il y a un nouveau visage que peu de gens connaissent jusqu'à la sortie du film : Alden Ehrenreich, l'interprète du rôle de Benjamin Tetrocini « Bennie » dont la prestation est époustouflante. Coppola dira: « J'étais obsédé par le souvenir de La Fureur de vivre : James Dean était censé y jouer un étudiant alors qu'il avait la tête d'un gamin tout juste sorti de lycée (rires). Nous avons commencé à organiser des auditions avec Fred Ross, qui est aussi producteur exécutif du film. C'est lui qui a entendu parler des films que faisait Alden avec ses copains d'université. Il n'avait jamais tourné pour le cinéma auparavant. Je lui ai donné un monologue à travailler, un extrait de "L'attrape-cœur" où Holden évoque le souvenir de son frère Allie. J'ai été impressionné par le résultat : Alden a quelque chose de Brando jeune, physiquement et dans son jeu. Il a aussi un côté Montgomery Cliff ou Di Caprio à leurs débuts. » Buenos Aires, c'est là que le tournage et la diégèse du film se sont déroulés. On parle de coup de cœur vis à vis du réalisateur pour cette ville. C'était en 1998, en accompagnant sa fille, Sofia Coppola, pour un festival de court métrage. Coppola : « j'avais envie de situer le film dans une ville étrangère et j'ai choisi Buenos Aires tout simplement parce que j'y aime la musique, la culture et la nourriture. C'est ce petit fragment de récit que j'ai commencé à développer. » Mais aimer la ville ne suffit pas pour être à l'abri des problèmes. Car on a volé l'ordinateur portable du réalisateur en 2007 avec le scénario dedans. Et en Mai 2008, durant le tournage le syndicat des acteurs argentins dépose une plainte à l'encontre de la société de production Zoetrope, signalant qu'un nombre considérable d'acteurs jouent dans le film sans avoir signé de contrats. Rester sans réponse, les acteurs arrêtent le tournage et le mettent en péril. A la fin du film, et surtout durant la partie du Festival, j'ai senti une arrogance de la part du réalisateur américain. C'est une sorte de message adressé à la critique qui dit : « J'ai fait ma carrière et vos critiques et votre avis ne m'intéressent pas. » Il est vrai que F.F.Coppola est un grand réalisateur au double Palme d'Or, mais ce n'était pas nécessaire d'être agressif et aussi prétentieux surtout que sa carrière est derrière lui et que même « Tetro » n'est pas un poids lourd de point de vue cinématographique bien évidemment. La subtilité de la mise en scène et l'ambiance nostalgique, ont aidé à l'équilibre de ce film, à la narration, un tant soit peu brinquebalante.

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