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Minorités visibles
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 12 - 2011


Par Abdelhamid Gmati
Ce terme est utilisé, au Canada, de façon officielle, c'est-à-dire dans des documents administratifs, pour préciser les origines des Canadiens d'origine étrangère. Cela renvoie, bien sûr, à l'apparence, à la couleur de la peau, mais aussi à l'origine ethnique. On peut être «amérindiens» (les premières nations), asiatiques, latinos, européens, arabes, etc. La demande sert à définir l'apparence physique et à l'origine et n'est pas nécessairement raciste. Aux Etats-Unis, qui sont une mosaïque d'ethnies, le terme sert aussi à définir les différences visibles. Sans qu'il y ait nécessairement une notion de ségrégation. Il y a les Anglo-Saxons (environ 14% de la population), les Afro-Américains (environ 13%), les Européens (allemands, français...), les Italiens, les Latinos, et les Asiatiques, presque dans les mêmes proportions. En France, le terme est relativement nouveau et vise surtout les immigrants, les Arabes, les Africains, tous ceux qui ne sont pas « de souche française». S'il n' y a pas nécessairement une connotation raciste, ou d'exclusion, il y en a une de différenciation. Et cela renvoie aux deux précédentes.
Chez nous, il y a un nouveau langage qui se développe. Certes, nous sommes, et avons été toujours un peu racistes, avec les Noirs, les roumis, les Juifs, et même les Libyens, et autres «mkachtin» (pays du Golfe)...Mais là, ce sont nos nouveaux responsables politiques qui en usent. On a commencé par exclure nos citoyens tunisiens ayant une double nationalité. D'aucuns disent que «c'est bien fait pour eux, qui nous ont envoyé Ennahdha dans les pattes». Plusieurs responsables d'Ennahdha répètent qu'ils « rejettent la dictature de la minorité». Les observateurs se sont interrogés sur cette «dictature de la minorité». Comment cette minorité qui ne peut réunir les voix nécessaires peut-elle exercer une quelconque dictature ? Tout au plus, ses membres peuvent-ils protester, dire leur désaccord, s'abstenir de voter ou, à la limite, organiser une manifestation. Est-ce là une dictature ? Ils ne sont même pas écoutés, la Troïka étant sourde à l'opposition. Mais peut-être qu'Ennahdha et ses alliés veulent-ils parler d'eux-mêmes ? Car ils sont une minorité et ils ne représentent qu'une majorité relative et devraient tenir compte de ceux qui n'ont pas voté pour eux ou se sont abstenus (cela ne veut pas dire qu'ils n'existent pas). Et cela, ils ne devraient pas l'oublier. D'autant que les divergences au sein de leurs propres partis prennent de l'ampleur.
Autre langage dangereux, accordant à la minorité plus d'importance qu'à la majorité. Le niqab, le hijab et autres attributs poilus adoptés par quelques dizaines de personnes deviennent la règle. Les millions de personnes, femmes et hommes, qui s'habillent normalement, veillent à leur pilosité, à leur propreté, à leur apparence, se rasent, deviennent la minorité et sont dénoncées. Le nouveau président de la République a prononcé une adresse au peuple tunisien, lénifiante ; et il a précisé de respecter les différences. Ce qui est normal ; et il a précisé de respecter les femmes «hijabiennnes», les «niqabiennnes» et les «safirat», c'est à dire celles qui s'habillent normalement, selon le développement de la société tunisienne moderne. Le terme utilisé est péjoratif. Donc la petite minorité des «chauves-souris», étrangères à notre société, est plus importante que cette majorité «qui défie la morale». Il est vrai que ce nouveau président se singularise: il ne porte pas de cravate avec son costume et sa chemise et met un burnous. Les couleurs ne sont même pas adaptées. Un nouveau look inhabituel. Cela va-t-il lui attirer plus de sympathie ? Est-il populaire et proche du peuple par cet accoutrement ? Ou veut-il nous signifier qu'il est nahdhaoui ? Les responsables d'Ennahdha, eux, s'habillent normalement, avec costume et cravate selon la dernière mode ; à part leurs barbes qui n'ont rien de musulman.
Il faudra donc qu'on s'adapte à cette nouvelle démocratie où la minorité devient majorité et où l'opposition, qui n'a aucun pouvoir ni effet, est soupçonnée de «dictature».


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