Si les réajustements hivernaux effectués ces dernières années au CA n'ont pas toujours porté leurs fruits, il est important de ne pas se tromper de cible actuellement... Ces deux dernières années, l'image du Club Africain a été de plus en plus écornée, le message étant mal prononcé et mal perçu. Il n'en fallait pas plus pour que la passerelle entre le sommet et la base cède progressivement, les suspicions et l'esprit de clan ayant traversé le contexte du club pour le livrer, par la suite, à certains courants de pensée aux couperets médiatiques tranchants...C'est donc le plus naturellement du monde que la marche du club de Bab Jédid a été accompagné ces derniers temps d'une recrudescence de revendications légitimes. Le Club Africain doit se restructurer, son mode de fonctionnement repensé et révisé, sa direction légitimée. Tout un programme...Or, c'est bien la réalité de la logique antagoniste du football, la défaite des uns et la victoire des autres, l'affront subi par les perdants et l'arrogance affichée des vainqueurs, qui devait déclencher les transgressions des fans déçus (la goutte qui a fait déborder le vase). Pour ces derniers, atteindre une apothéose continentale ne devait nullement occulter certaines erreurs stratégiques commises en matière de politique sportive. Ce faisant, les supporters n'ont pas manqué d'exprimer leur désaccord suite à la victoire face au banlieusards. Pour la plupart, s'il faut s'appliquer à faire évoluer le club et à le remettre sur les rails, il n'est pas permis de saigner à blanc l'effectif et miser sur l'enthousiasme des jeunes uniquement. Des joueurs repères de la trempe de Aouadhi, Ben Yahia, Sellami, Melliti et Souissi constituaient l'épine dorsale de l'équipe, l'ossature d'un onze clubiste chevronné malgré les ratés enregistrés en championnat et en Ligue des champions. C'est dire qu'actuellement, pour les puristes clubistes, la marge de progression importe plus qu'une marge de manœuvre ponctuelle (le temps d'un match). Le souhait pressant d'un public qui ne jure que par la recherche d'un fond de jeu qui cadre avec les ambitions du club est récemment devenu une priorité dans l'optique d'une saison chargée d'échéances. Un marché d'appoint ? Ce faisant, si le mercato estival n'a pas été mis à profit pour pallier certains départs (les arrivées de Soltani, Ahmed Sâad, Regueï et Jebali n'ayant pas jusque-là donné satisfaction, alors que l'on attend encore les premières de Wajdi Jebbari et Amir Hadj Messaoud), le mercato d'hiver, un simple marché d'appoint, s'emballe actuellement sachant que le CA vient d'enrôler Skander Cheikh (un régisseur à l'ancienne) et Karim Nafti (un stratège et un temporisateur), deux recrutements ciblés selon deux postes précis à pourvoir. Pendant ce temps, il n'est pas inutile de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur pour constater que les réajustements hivernaux effectués ces dernières années au CA n'ont pas toujours porté leurs fruits, d'où l'importance de ne pas se tromper de cible actuellement... Les jeunes flambent... Promus en tout début d'année, les jeunes lancés dans le bain progressent à vu d'œil en dépit de leur manque de métier. Ala Marzouki, Zied Ziadi, Mehdi Ressaïssi, Seïf Jaziri, Oussama Haddadi et Hamza Agrebi (en attendant Derouich) s'intègrent progressivement et marquent même leur territoire pour certains. Cela dit, le contrat d'un élément de la trempe de Oussama Haddadi arrive à expiration dans six mois. Le joueur pourrait même signer un pré-contrat en faveur d'un autre club, dès le 1er janvier 2012 en cas de silence clubiste...Les autres apprentis ont été enrôlés pour une durée de cinq ans, le temps de gagner en maturité et achever leur cursus sportif. On pense à Mechergui (ainsi qu'à Messaâdi) qui tardent à gagner leurs galons de titulaire, par opposition à Bilel Ifa qui s'impose comme un leader de groupe. C'est aussi le cas du latéral gauche Akremi, dont la polyvalence et la générosité dans le jeu lui ont valu d'être l'un des meilleurs face aux Bardolais du ST. Cure de jouvence sans toucher à certaines constantes, c'est le maître-mot actuel en attendant d'autres renforts. Renouvellement de contrats Outre Haddadi, dont le contrat arrive bientôt à expiration, Alexis, Dhaouadi, Bilel Ifa, Mouihbi, Atef Dékhili, Akrout, Meriah et Nour Hadhria seront eux aussi libres de droit en été. Alexis a repris du poil de la bête et se découvre des dons de buteur. Ifa est devenu le patron de la défense et, Dhaouadi, en dépit d'une baisse de régime, reste le détonateur du onze clubiste. Certes, il n'y a pas, à proprement parler, d'éléments «fuori-class» au CA actuellement, mais les supporters sont unanimes sur le fait que l'équipe doit avant tout prendre du plaisir et se rôder en se forgeant un caractère bien trempé.