Le calendrier grégorien n'est, en définitive, qu'une réplique exacte inspirée du mazdéisme zoroastrien, encore vivant en Iran, en rapport avec l'espace intersidéral cosmique et le feu, incarnation du soleil. C'était le mercredi 21 décembre, époque de l'année où le soleil, dans son mouvement apparent sur l'éclipse, atteint sa plus forte déclinaison boréale ou australe et qui correspond à une durée du jour maximale ou minimale. Savez-vous que ce sont les Persans qui sont à l'origine du calendrier solaire et du système de division du temps fondé sur les principaux phénomènes astronomiques? L'Iran a accueilli et accueille toujours plusieurs religions sur son sol. Certaines, comme la religion élamite, le Manichéisme et le Mithracisme, ont disparu; d'autres sont encore vivantes, et plusieurs villes ont des quartiers arméniens, juifs et zoroastriens. Pour le Coran, les anciens prophètes, dont Mohamed est à la fois la synthèse et le couronnement, ont chacun reçu une «lumière» de Dieu. Aussi, l'Islam respecte-t-il les «gens du Livre» (juifs, chrétiens, zoroastriens), qui ont un statut de «dhimmi» (de protégé). Dans l'Iran d'aujourd'hui, leur indépendance religieuse est donc admise et garantie, mais le prosélytisme leur est interdit. Dans la République islamique, ils ont chacun un représentant à l'Assemblée consultative. Le Mazdéisme, réformé par Zarathoustra, Zoroastre en grec ou Zardosht en persan, est l'une des religions les plus importantes du monde oriental. On ne sait pas exactement quand et où Zoroastre a vécu. Les rares temples du feu qui subsistent datent de l'époque sassinide où le Mazdéisme devint la religion d'Etat, du IIIe au VIIe siècle, une époque où l'Iran est influencé par l'hellénisme et la cosmologie. On ne possède qu'une connaissance imprécise de la religion mazdéenne antérieure à l'apport de Zoroastre. Comme toutes les cosmologies, en somme, celle du Zoroastrisme ne s'intéresse pas seulement à l'origine du monde physique, mais à la créativité divine. L'histoire de l'univers est cyclique. Un mythe divise cette histoire métaphysique en trois phases : un symbole protecteur de l'ordre cosmique, un témoin de vérité et une gloire divine. Trois phases symbolisant le feu et le soleil qui sont un support rituel et un signe intercessent entre la Divinité et l'homme. Depuis les temps achéménides, on construisait de petits édifices pour abriter un feu brûlant (qui est l'incarnation du soleil) dans un vase de métal et rituellement alimenté par des prêtres. Ces temples ne sont pas comparables à un temple grec ou romain (puisqu'ils ne contiennent pas d'images ou de statues de la divinité) et ne peuvent être assimilés à une église ou à une mosquée (car il n'y a pas d'espace pour les fidèles). Ils sont un lieu sacré, un mémorial témoignant à travers le symbole du feu de la présence divine dans le monde. Chaque famille zoroastrienne possède un feu perpétuel, le plus souvent sous forme de lampe à huile. Si le Zoro astrisme iranien est encore vivant, ses fidèles parsis sont peu nombreux. On les trouve principalement à Yazd et Kermân. Beaucoup de parsis émigrèrent aux Etats-Unis. On recense 150.000 zoroastriens en 2008. Le Mazdéisme a survécu à l'Islam et il a aussi influencé les soufis et des sectes musulmanes. Au XIIes., Shihaboddin Sohravardi réunit les idées mazdéennes, néoplatoniciennes et soufies pour créer une philosophie de la lumière divine. La fête toujours actuelle du Nouvel An (Nowruz) est d'origine zoroastrienne à la base du calendrier grégorien. Dans l'Antiquité, les Grecs avaient un grand respect de Zoroastre, même s'ils ne le connaissaient qu'à travers les légendes. Ils lui attribuaient plusieurs textes, en réalité largement apocryphes qui furent également lus des siècles plus tard par les humanistes du siècle des Lumières. Au XVIIIe s., Rameau composa un opéra sur Zoroastre et Antequil Duperon proposa la première traduction française de l'Avesta après avoir séjourné en Iran. Au XIXe s, Nietsche écrivait Ainsi parlait Zarathoustra qui n'entretient que peu de rapports avec le sage perse et qui inspire l'un des poèmes symphoniques les plus célèbres de Richard Strauss.