LONDRES (Reuters) — Le vice-président irakien Tarek al Hachemi, sunnite visé par un mandat d'arrêt, accuse des factions du pouvoir de complicités dans les attentats coordonnés qui ont ensanglanté Bagdad, cette semaine. Plus de 70 personnes ont été tuées, jeudi, dans ces attentats à la bombe commis quelques jours après le départ des derniers soldats américains. Il s'agit aussi de la première attaque depuis que l'Irak a plongé dans une crise politique recouvrant les lignes de partage religieuses et ethniques du pays. Hachemi, accusé par le Premier ministre chiite Nouri al Maliki d'avoir orchestré assassinats et attentats, s'est réfugié dans la région semi-autonome du Kurdistan pour se soustraire à un mandat d'arrêt. Dans une interview diffusée par la BBC, il a accusé en retour Maliki de se servir des forces de sécurité pour viser ses adversaires politiques et de laisser en liberté de possibles auteurs d'attentats. «Ce qui s'est passé jeudi est un crime organisé», a-t-il affirmé sur l'antenne de la chaîne en langue persane de la BBC. «Je suis certain qu'il y a eu une manipulation au sein du gouvernement (...) Et ce n'est pas la première fois. Ce style d'attentat terroriste va bien au-delà des capacités d'Al Qaïda (...) Ceux qui ont organisé ces explosions ont opéré librement sans obstacles», a dit Hachemi qui estime que Maliki veut exploiter le départ des Américains pour «se débarrasser de ses rivaux, de ses adversaires et de ses détracteurs.C'est pour cela qu'il a commencé avec moi, d'autres suivront», a-t-il ajouté.