• La mobilité du personnel est de nature à assurer une exploitation optimale des ressources humaines afin de tirer pleinement profit des différentes sources de la valeur ajoutée de l'entreprise et de favoriser l'épanouissement professionnel des employés. • La mobilité ne doit pas se transformer en une source de précarité des emplois. • L'intégration économique des pays maghrébins pourra accélérer de 1 à 2% le rythme de la croissance économique des pays partenaires et contribuera à la création de 500.000 postes d'emploi annuellement. Un million de chômeurs. Le chiffre est, certes, effrayant mais cela invite à élucider la situation du marché de travail, notamment les flux des ressources humaines. En effet, le marché de l'emploi regorge de diplômés ayant pour la plupart des compétences polyvalentes qui favorisent leurs chances de recrutement. Toutefois, le marché de travail connaît une double distorsion quantitative et qualitative. D'une part, une inadéquation quantitative entre l'offre et la demande du travail. Le ralentissement du rythme de création d'emplois renvoie un nombre prépondérant des demandeurs d'emploi, particulièrement les diplômés de l'enseignement supérieur, au chômage. D'autre part, certaines demandes en compétences pointues risquent de ne pas trouver les profils satisfaisants sur le marché de travail. Cette situation de pénurie est accentuée par une demande internationale, notamment de l'Europe et des pays du Golfe, de plus en plus importante et attractive pour certains profils et compétences. Dans ce contexte concurrentiel, les entreprises tunisiennes, ainsi que celles implantées en Tunisie, auront pour objectifs de recruter les meilleures ressources humaines, mais aussi de conserver leur capital de compétences. A cet égard, la mobilité des ressources figure comme une réalité du marché du travail national et international, et constitue désormais un outil privilégié pour les gestionnaires des ressources humaines. Mobilité interne, source d'avantages compétitifs durables Dans son acceptation théorique, la mobilité interne est un changement de poste interne dans une même entreprise alors que la mobilité externe suppose un changement d'employeur. Tout au long de leurs carrières, les employés seront en mesure de fournir des travaux et des missions dans divers postes de travail. Dans certains cas elle est synonyme de promotion. Mieux encore, en capitalisant les fonctions, les métiers et les expériences successives, le personnel sera de mieux en mieux fonctionnel et constituera vraisemblablement une source d'avantages compétitifs durables pour l'entreprise. Ainsi, le personnel bénéficiant d'une mobilité pilotée et évolutive constituera dans l'entreprise, à moyen terme, un vivier de compétences, de formation-maison, directement opérationnelles dans la structure, en raison de sa connaissance de l'environnement de la société et sa maîtrise des procédures de travail. D'où une garantie supplémentaire pour l'efficacité de ce recrutement interne. Il convient de rappeler que les apports de cet outil de flexibilité du personnel sont tributaires de la volonté des personnes concernées par cette mesure. Elle doit être voulue par l'employé ou négociée. Ainsi on pourra espérer une ouverture d'esprit, une adaptabilité, de la motivation, de nouvelles compétences, et donc une meilleure employabilité. Outre le développement des ressources humaines, la mobilité permet de résoudre certaines situations conflictuelles. Certaines promotions et changements d'équipes de travail pourraient atténuer les tensions sociales et éventuellement apporter un nouveau souffle à l'exploitation de l'entreprise. Aussi, sur un plan social, elle permet de redéployer les agents inaptes de façon temporaire ou définitive, suite à des causes liées à l'activité ou à la personne elle-même, à un poste de travail approprié à la nouvelle situation. Mobilité internationale, l'exigence d'une démarche harmonisée à l'échelle régionale C'est en constatant l'importance des flux migratoires, légaux et illégaux, que la problématique de la mobilité internationale est mise en évidence. D'ailleurs, pour limiter cette fuite des ressources humaines, très onéreuse pour l'Etat, il incombe d'accélérer le rythme de création d'emplois. De plus, compte tenu de la faiblesse du tissu économique national, il est opportun d'instaurer une politique commune, harmonisée et concertée avec les pays voisins. A ce titre, plusieurs experts et études s'accordent à dire que l'intégration économique des pays maghrébins pourra accélérer de 1 à 2% le rythme de la croissance économique des pays partenaires et contribuera à la création de 500.000 postes d'emploi annuellement. Le caractère transnational des métiers, la proximité géographique, le patrimoine culturel commun... favorisent la création d'un espace maghrébin commun de libre circulation des ressources humaines.