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Une amitié sans grand effet (III et fin)
Opinions - La politique arabe de la France (1962 – 2012)


Par Ezzeddine Ben Hamida*
La politique française durant les années qui vont de 1995 à aujourd'hui est marquée surtout par la deuxième guerre du Golfe.
L'amitié est parfois au rendez-vous, explique l'auteur dans ce troisième et dernier volet, mais davantage dans la symbolique que sur le terrain.
«Vous voulez que je reprenne mon avion et que je reparte en France? Ce n'est pas une méthode. C'est une provocation! » (Jacques Chirac, Jérusalem, le mardi 22 octobre 1996)
Contrairement à Nicolas Sarkozy, dont le bilan des relations avec le monde arabe est franchement catastrophique et épouvantable à cause certainement de ses dérives verbales racistes pour améliorer sa cote de popularité en France et son soutien inconditionnel, partisan et sectaire à l'Etat hébreu, surtout pendant la dernière guerre criminelle, destructrice et abjecte contre Gaza, le bilan de Chirac, comparativement, est beaucoup plus mitigé malgré ses déclarations regrettables et maladroites à Tunis sur les droits de l'Homme : «Il faut le souligner, nous avons chacun nos critères d'appréciation», a dit M. Chirac pour qui «le premier des droits de l'Homme c'est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat».
Il faut lui reconnaître son amitié avec beaucoup de dirigeant arabes : Rafic Hariri, l'ami libanais assassiné ; Hassan II, le confident et intime marocain ; mais aussi le roi Fahd d'Arabie, le roi Hussein de Jordanie, Yasser Arafat – qu'il a reçu près de 30 fois entre 1995 et 2004 — ; ceux qui restent, aujourd'hui, le déchu l'Egyptien Hosni Moubarak et le président, encore en exercice, Abdelaziz Bouteflika. Dans sa propre biographie Chaque pas doit être un but, Jacques Chirac soulignait lui-même sa facilité de contact avec les dirigeants arabes, il disait (page 94) : «J'aurai toujours une grande facilité de contact avec les chefs d'Etat arabes, peut-être parce que ceux-ci pratiquent une forme de franchise peu fréquente chez leurs homologues occidentaux» (Nil éd., 2009). Même si le président Chirac a perdu ses principaux contacts dans le monde arabe, il bénéficie encore, à mon sens, d'un vrai capital de sympathie auprès de très nombreux intellectuels arabes. Azouz Begag, son ancien ministre à l'Intégration et à l'Egalité des chances, disait de lui «(...) toujours ces clins d'œil qu'il envoie à moi et à François Baroin (l'actuel ministre de l'Economie et des Finances), assis à ma gauche. Chirac aime les gens, les Français le savent. D'ailleurs, un mot revient souvent dans sa bouche : estime. Il lui va bien. Quand il évoque les agriculteurs, la terre, les exclus, la pauvreté en Afrique, il ne triche pas. C'est un homme de gauche, si tant est que le cœur est à gauche » (Un mouton dans la baignoire, éd. Fayard, P.58).
La colère homérique du président Chirac à Jérusalem, filmé par les caméras, est chez les Arabes, incontestablement, à l'origine d'un élan extraordinaire de sympathie et d'estime à l'égard de cet homme d'Etat, qui lui aussi avait « une certaine idée de la France ». Le mardi 22 octobre 1996, J. Chirac avait prévu de se rendre à pied, à titre privé, dans la vieille ville de Jérusalem pour y visiter les lieux saints de la chrétienté, du judaïsme et de l'Islam. Cet œcuménisme, comme avait écrit V. Nouzille, déplaît fortement aux autorités israéliennes, qui considèrent Jérusalem comme la seule capitale éternelle et réunifiée de l'Etat d'Israël. Au milieu des ruelles étroites de la vieille ville, la délégation peine à se frayer un chemin. Des heurts se produisent entre policiers et des membres de la délégation française : en brandissant le poing en direction d'un officier israélien qui vient de projeter en arrière un jeune journaliste de RFI ; sa voix tremble de rage, Chirac criait: «Vous voulez que je reprenne mon avion et que je reparte en France? Ce n'est pas une méthode. C'est une provocation!». Ou encore, le discours de Dominique de Villepin du 14 février 2003, aux Nations unies, contre la guerre en Irak qui est resté gravé dans les cœurs et les esprits des Arabes.
Plus sérieusement et au-delà de l'affectif, autrement dit concrètement et pragmatiquement parlant, quel est réellement le bilan de la politique arabe de Chirac ?
A en juger par les résultats: l'invasion de l'Irak a eu lieu et Saddam Hussein a été exécuté. Son ami Yasser Arafat empoisonné et la question palestinienne est toujours au point mort, pour ne pas dire pire, encore complètement enterrée. En effet, la colonisation s'est accélérée, dans les 15 dernières années à un rythme effréné à tel point que l'idée de créer un Etat palestinien appartient, à mon sens, déjà à l'Histoire ; elle s'est évaporée et pulvérisée : un Etat nécessite géographiquement une continuité territoriale, une autonome économique et financière et des institutions étatiques souveraines et fiables. Rien hélas de ces exigences n'existe aujourd'hui réellement sur le terrain. Les discussions visent uniquement à gagner encore, et encore, quelques années pour que les sionistes aboutissent à leurs fins, à savoir le Grand Israël avec Jérusalem comme seule capitale éternelle et réunifiée. Il est plus judicieux, désormais, d'orienter les discussions sur la création d'un Etat unique regroupant les deux peuples et laisser sagement la variable démographique faire son œuvre.
A l'exception de notre patrie qui a arraché sa révolution et sa démocratie contre vents et marées, et ceci grâce à notre farouche détermination d'en découdre avec le président déchu et de prouver au monde entier la grandeur de notre nation, hélas, le reste des Républiques arabes est encore en ébullition. Dois-je rappeler les propos de l'ex-sinistre ministre des Affaires étrangères française Michèle Alliot-Marie, mardi 11 janvier, seulement trois jours avant la fuite du misérable déchu, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française : «(...) Nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays (la Tunisie et l'Algérie) de permettre, dans le cadre de la coopération, d'agir dans ce sens (...)» (applaudissements sur les bancs du groupe UMP) ? En résumé, pour Chirac «le premier des droits de l'Homme c'est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat» ; et quand nous manifestons, madame Alliot-Marie veut nous envoyer la police française pour aider son ami Ben Ali à nous mater. Comment peut-on, dans ces conditions, se prévaloir d'une quelconque « politique arabe de la France » ? Ne s'agit-il pas plutôt d'une politique qui sert en premier lieu les intérêts de l'Hexagone ? En fait, comme je l'ai déjà souligné plus haut, il s'agit purement et simplement d'une «sémantique partenariale, commerciale» qui a été très bien entretenue par la classe politique française et les francophiles arabes.


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