On ne fait pas de musique sans instruments. C'est, certes, un peu une lapalissade, mais c'est pour mieux insister sur ces outils de travail sans lesquels un musicien se sentirait orphelin. Des trésors de sonorités La musique tunisienne compte près de vingt instruments, toutes différentes l'une de l'autre en forme, et en son qu'elles produisent. Parmi les instruments à corde, nous citerons : • Le luth (al oud) : l'un des instruments les plus anciens. Il est différent du luth oriental aussi bien dans son cordage que dans les sonorités qu'il produit. • Le violon (jrana) : appelé kamanja en Egypte et au Chem. Si le cordage est le même que celui oriental, le maintien de cet instrument diffère. • Le rebeb : a deux cordes seulement. Instrument très ancien. Le son qu'il produit est aussi beau que rauque. Il est plus particulièrement apprécié dans la musique andalouse. • La cithare (qanoun) : aux multiples cordes. Son emploi en Tunisie n'est pas très courant. • La mandoline : employée dans les milieux populaires. Ne se fait généralement accompagner d'aucun autre instrument. • Le gombari : de deux genres. Le premier utilisé chez les Berbères du Maroc, de petit format. Et un autre, grand format à deux cordes tout comme le premier qu'on trouve au Soudan. Venu de Chine, cet instrument dégage des sonorités pas très appréciées. Les instruments à vent Parmi les instruments à vent, nous citerons : • La carnita popularisée par Abderrazak dit Habibi. Elle ne survivra que dans les fanfares. C'est tout simplement la clarinette. • La chabbaha et le fhal très procheas l'un de l'autre. Le premier instrument est fabriqué en Europe, le second à partir de la canne et il faut l'incliner un peu au contact des lèvres pour obtenir des sonorités. • La zokra : accompagne chez nous le son du tambour. Très populaire dans la bédia, dans les milieux ruraux. • La kasba : ressemble au fhal, mais est plus long encore. Elle produit des sonorités rauques. Très pratiquée dans la bédia, elle est utilisée avec le Doff. • Le mézouèd et le rawagha : plus couramment utilisés par les juifs de l'avant-Indépendance. Le premier a un trou par lequel sortent les sonorités en haut, et un autre, en bas. Les tambours Les instruments apparentés aux tambours sont nombreux en Tunisie : • Le bendir : largement utilisé par les confréries religieuses. • Le tbal : de grand format. Il accompagne le sorna, notamment dans les milieux ruraux. • La tabla : popularisé auprès des confréries tijanies. • Anagharat : demi-sphère, de cuir rouge. On y frappe dessus avec deux batonnets. • La darbouka : d'une profondeur de 40 centimètres. Fabriquée en poterie, verre… c'est la ville de Nabeul qui passe pour être le plus grand producteur de cet instrument. • Attoubeïla : en forme pyramidale. On l'utilise au mois de Ramadan pour inviter les gens au «shour» • Le kindi pratiqué par la confrérie de Sidi Abi Ali Nafti. • La condofa et la dandafa : deux tablas de grandeur différente. Spécialité des Soudanais qui les utilisent dans des chants plutôt effrayants Parmi les genres de «snouj», que compte la Tunisie, nous citerons. • Snouj tabl el Bacha deux gros morceaux d'acier ronds qu'on frappe l'un contre l'autre • Chkachek de la danse : que les danseuses mettent aux doigts. Utilisés dans les troupes de Boussaâdia • Le Tar : l'oriental est plus léger que le nôtre • Piano : L'oregan et le fourti, qu'on retrouve dans les foyers bourgeois.