En Tunisie, les intermédiaires de l'adoption sont soit les associations agréées soit les familles elles-mêmes. L'adoption simple ou tutelle se fait le plus souvent de manière contractuelle, symbolique entre deux familles. Il n'y a pas là de rupture du lien avec la famille d'origine ou biologique. Ce mode d'adoption est révocable mais donne aux parents adoptifs leur pleine autorité parentale, tout en permettant à l'enfant de garder son nom patronymique. L'avantage de ce mode d'adoption est qu'il évite les « non-dits » et les mensonges. Son inconvénient est qu'il ne répond pas aux besoins affectifs et aux frustrations psychologiques des couples qui font face à des problèmes de fécondité. D'où le caractère plus instable de ce mode de placement. Par ailleurs, la tutelle n'accorde pas tous les droits à l'enfant. L'adoption plénière Elle est définitive et irrévocable. Cette adoption régie par la loi rompt les liens de l'enfant avec sa famille biologique, qui, dans le cas d'espèce, peut, par exemple, être absente ou déchue de ses droits. Ce mode d'adoption fait de l'enfant le descendant légitime de la famille adoptive. Afin de respecter le passé de l'enfant et de lui faciliter la tâche en cas de besoin de connaître ses origines, les professionnels de l'adoption relevant de l'Inpe ont proposé que le nom patronymique de l'enfant, quand il est connu, soit ajouté au nom de la famille adoptive. Dans le cas où le nom patronymique ne serait pas connu, le législateur a donné l'autorité au juge de la famille d'octroyer un nom à l'enfant né sous « x ». En cas d'abandon de l'enfant par ses parents biologiques, ces derniers n'auront pas le droit de connaître le nom de la famille adoptive. Toutefois, dans le cas échéant, l'enfant adopté peut légalement, à partir de l'âge de 13 ans, demander à connaître ses parents biologiques. L'adoption d'enfants tunisiens par des étrangers est possible à la condition qu'un des deux parents soit tunisien. L'adoption plénière garantit tous les droits à l'enfant.