Le club du Bardo perd ses joueurs, ses supporters, sa crédibilité et son prestige… • «Nous sommes en contact avec Chiheb Ellili, mais je ne sais pas trop où nous en sommes. Ce n'est pas moi qui m'en occupe». Puis, de se rétracter : «Les contacts avec Chiheb Ellili n'ont pas abouti. Pour des raisons que j'ignore». Pour votre information, votre serviteur a contacté avant-hier Chiheb Ellili qui a nié en bloc tout contact avec les dirigeants stadistes et, surtout, toute intention de prendre un club en charge, et qu'il compte honorer son contrat avec la Fédération tunisienne de football. • «Nous nous intéressons également à Mondher Kebaïer». Avant de se rétracter, de tergiverser et de se confondre face aux protestations énergiques du président de l'Etoile, en face de lui, qui n'en croyait pas ses oreilles. «Vous vous rendez compte de ce que vous dites en direct à la télé et, de surcroît, en ma présence?! Vous dites que vous êtes en contact et que vous vous intéressez à mon actuel directeur technique», proteste énergiquement Hmaïed. «Ce n'est pas ce que je voulais dire M.Hmaïed. Je disais tout simplement que Mondher Kebaïer est un bon entraîneur, qu'il est sur nos tablettes et qu'il nous intéresse». Encore une fois, M.Kamel Senoussi, président du ST, venait de mettre les pieds dans le plat. Il a, en tout cas, donné l'image d'un président poli, mais totalement dépassé par les événements. Dépassé par l'affaire Rami Jéridi; dépassé par l'affaire Iheb Msakni, dépassé quand on lui a ramené Nabil Kouki; dépassé, quand Kouki est parti, ne sachant pas avec qui «on» est en contact pour le prochain entraîneur; pour les jeunes qui testent. Evidemment, on va encore une fois nous accuser d'attaquer les personnes mais, c'est du président du Stade Tunisien que nous parlons et pas de Kamel Senoussi, l'homme. Et le président nous a paru complètement dépassé par les événements et, en tout cas, pas conscient des enjeux actuels au Stade Tunisien. Le club du Bardo est en grande détresse et il n'a jamais été aussi en danger . Pas d'argent, pas de supporters, pas d'entraîneur, pas de politique et, surtout, plus aucun poids sur la scène footballistique. Les supporters stadistes, ou ce qu'il en reste, voient partir un à un leurs favoris pour des sommes de plus en plus dérisoires et bientôt, gratuitement. Ce n'est pas la faute à Kamel Senoussi et son équipe mais, quand on se présente à la présidence d'un club et qu'on fait plein de promesses, il vaut mieux les tenir et ne pas assister, impuissant, à la mort lente du club. Aujourd'hui, et pour la énième fois, la situation est gravissime dans un club qui a fait l'histoire du football et du sport en Tunisie. Tellement grave que les anciens joueurs ont décidé de prendre les choses en main ou, du moins, d'arrêter les frais. Il s'agit à la fois de sauver ce qui reste à sauver et de jeter les bases d'un avenir proche, même si certains pensent qu'il est peut-être un peu tard. On en saura plus les tout prochains jours. Entraîneur, recrues, supporters, la nouvelle attitude du bureau directeur et, surtout, l'union nécessaire de ceux qui ont pris cette initiative.