Lisbonne (Reuters) — Les transports publics portugais sont affectés par une grève contre le plan d'austérité mis en œuvre par le gouvernement de José Socrates. Soucieux de s'écarter du chemin pris par une Grèce criblée de dettes, le pouvoir exécutif portugais s'est montré ferme dans la mise en œuvre de ce plan visant à ramener à 2,8% en 2013 un déficit budgétaire qui a atteint l'an dernier 9,4% du PIB. Il prévoit entre autres le gel des salaires et des recrutements dans la fonction publique et la privatisation de plusieurs entreprises. Des négociations ont été entamées avec les syndicats, mais le gouvernement a fait peu de concessions. Les salariés des transports publics ont emboîté le pas de ceux des services postaux, dont le mouvement, entamé lundi, doit se poursuivre jusqu'au 7 mai. Les fonctionnaires attachés au Parlement ont par ailleurs prévu de débrayer aujourd'hui et les syndicats de routiers envisagent une action en mai. "Nous nous demandons si c'est aux travailleurs de payer le prix de la crise. Nous pensons que ce n'est pas le cas. Les travailleurs ne doivent pas être les seuls à payer", a déclaré Manuel Leal, au nom du syndicat des transports Fedtrans. Le mouvement, suivi par 20.000 salariés des 16 compagnies de transports publics, touche environ un million d'usagers, estiment les organisateurs. Les métros circulaient normalement hier à Lisbonne et à Porto, mais nombre de banlieusards ont été privés de bus et de ferries, ce qui a donné lieu à d'importantes perturbations du trafic automobile aux abords de la capitale.