La Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), tendance Habib Guiza, a organisé, hier, à Tunis, une conférence sur «les moyens de promouvoir l'économie nationale et la responsabilité sociale des entreprises : un an après la révolution ». La conférence, marquée par la participation de représentants d'entreprises et de partenaires sociaux, a été consacrée à l'examen de la situation économique et sociale en Tunisie post-révolution et les solutions à la crise actuelle. Le professeur et ancien ministre, Chedly Ayari, a, dans sa communication mis en garde contre la gravité de la situation soulignant que la crise économique et sociale menace l'unité et l'avenir du pays. Il a passé en revue les principaux facteurs ayant conduit à la baisse de la croissance nationale au taux de 0%, voire moins, et ce, pour la première fois depuis l'indépendance. Ce qui signifie, selon lui, la stagnation de la production. La responsabilité, a-t-il dit, incombe aux gouvernements successifs post-révolution, ainsi qu'aux partis politiques et à la société civile qui n'ont pas réussi à concevoir les meilleurs moyens pour garantir la réussite de la transition tout en préservant la stabilité sociale et économique. Professeur Hafedh Abdennabi a, de son côté, souligné la nécessité de penser à un nouveau modèle de développement basé sur la recherche de nouveaux marchés en Afrique, Turquie, Amérique du Sud et dans les Pays du Golfe, tout en accordant davantage d'attention à l'investissement local et en s'orientant vers l'économie du savoir, le transfert de nouvelles technologies et l'impulsion de l'investissement étranger. Selon le professeur Mehdi Sebaa, la nouvelle responsabilité sociale des entreprises tunisiennes consisterait, en cette période, à contribuer à l'effort national de lutte contre le chômage, la pauvreté et les disparités régionales et ce, en permettant aux jeunes chômeurs et notamment les diplômés du supérieur de bénéficier de stages pratiques en entreprise pour s'initier à la vie professionnelle, ou d'encadrement et accompagnement pour créer un projet. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances, Slim Besbès, a, quant à lui, appelé les partis politiques et la société civile à prendre leur responsabilité aux côtés du gouvernement dans l'instauration d'un climat social à même d'impulser l'économie nationale et de créer davantage d'emplois.