Battre l'Angola est une utopie. Dans les conditions actuelles, du moins. Décidément, la sélection nationale n'arrive pas encore à surmonter l'éveil de l'Angola. Elle a encore une fois échoué en finale face à l'ogre continental qui domine la scène depuis plus d'une décennie. A qui la faute? Sûrement pas au staff technique et à la direction technique actuelle. Le reproche s'adresse plutôt aux anciens responsables de la fédération qui n'ont jamais su planifier un travail à long terme pour la sélection nationale. Ils ont toujours travaillé au jour le jour. Rien n'a changé depuis. L'échec en finale de la CAN n'est donc pas un concours de circonstances, mais une issue logique. L'équipe de Tunisie avait échoué aussi en 2010 au Caire face à l'Angola. Qu'avons-nous fait depuis? Le sept national a changé de staff technique et a connu aussi une longue période d'hibernation. Qui est responsable de cette situation? Sûrement pas l'entraîneur et son adjoint. Pour ceux qui ne le savent pas, le championnat national féminin débutera le 28 janvier, soit une semaine après la finale de la CAN. C'est vrai que la révolution a retardé le démarrage de la compétition. Il était, donc, difficile au coach de regrouper ses joueuses. Signalons que Mohamed Ali Seghaïer a été intronisé en janvier 2011. Il n'a pu commencer son travail qu'à partir du mois d'octobre. Les joueuses étant en période de repos en juillet et août. Et même si la direction technique a organisé un critérium, il l'était surtout au profit des clubs n'ayant pas de joueuses sélectionnables. En dépit de toutes ces conditions défavorables, le sept national n'a pas failli à son devoir, celui de donner le meilleur de lui-même et arriver en finale de la CAN. Quand on sait que les joueuses professionnelles, et elles sont majoritairement en sélection, ne pouvaient être regroupées que lors des semaines IHF, on comprend le désarroi du sélectionneur. Hormis l'échec en finale, l'équipe de Tunisie a effectué un parcours sans faute, avec à la clé six victoires consécutives. La différence entre l'Angola et la Tunisie saute aux yeux. Et comme l'a affirmé le directeur technique national : «La qualité du travail et le volume des entraînements dans les clubs ne sont pas suffisants. De plus, les conditions matérielles sont dérisoires. Les équipes n'ont pas les moyens de recruter des entraîneurs qualifiés pour chaque catégorie. Il faut aussi au moins cinq séances d'entraînement par semaine, ce qui n'est pas le cas». L'échec était, donc, annoncé. Le sept national a raté deux échéances, la coupe d'Afrique et la qualification aux Jeux olympiques. Nos demoiselles auront, cependant, une chance d'aller à Londres aussi minime soit-elle. Elles devront battre, du 6 au 8 avril 2012, le Danemark et la Russie, ce qui paraît impossible. Tout n'est pas sombre dans le tableau de marche du sept national. L'équipe est qualifiée pour le prochain Mondial de Serbie en 2013. Et d'un. De deux, Mouna Chabbah a remporté le titre de meilleure demi-centre du championnat d'Afrique, et Asma El Ghaoui, celui de meilleure pivot. A présent, il va falloir repenser toute la stratégie de fonctionnement du handball féminin national. A commencer par le championnat national, afin de lui donner plus de consistance.