• Le projet « écotourisme et conservation de la biodiversité désertique » qui a été soumis au Fonds pour l'environnement mondial (FEM) via la Banque mondiale a bénéficié d'un financement • Le Fonds soutient la préservation de la diversité biologique et l'utilisation durable des ressources en associant les populations locales aux activités dans le cadre d'une approche de partage et de participation L'écotourisme, qui peut s'étendre sur toute l'année, se distingue par ses avantages multiples. La population habitant près des aires protégées et sites naturels peut être impliquée dans la réalisation et l'exploitation de certains métiers, ce qui leur permet d'améliorer leur revenu tout en protégeant les écosystèmes et la biodiversité. La Tunisie a d'ailleurs identifié le projet «écotourisme et conservation de la biodiversité désertique» qui a été soumis au Fonds pour l'environnement mondial (FEM) via la Banque mondiale. Un don a été accordé au ministère de l'Environnement pour financer la préparation et la mise en œuvre dudit projet. Ce projet, objet d'un atelier de travail – qui a démarré hier et se poursuit aujourd'hui dans un hôtel à Gammarth – vise à contribuer au développement du tourisme écologique tout en réduisant la dégradation du patrimoine naturel et en intégrant la conservation de la biodiversité des zones désertiques et leur valorisation dans le cadre de l'écotourisme au niveau du sud tunisien. La valorisation des paysages naturels sahariens ainsi que les traditions et les produits locaux et les aires protégées se fera grâce aux circuits et à l'implication des habitants. Offre aux petits et moyens commerçants Mme Michaela Pawliczek de la Banque mondiale estime que «l'écotourisme permet de valoriser les ressources naturelles dont les potentialités sont énormes en intégrant les parcs naturels et les aires protégées». Le tourisme d'aventure très développé dans le monde peut exploiter également les sites naturels. Mais l'éducation demeure nécessaire pour mettre à profit toutes ces ressources naturelles en impliquant les habitants qui seront en mesure d'améliorer leur revenu et leur bien-être. Il est possible ainsi de prévoir des circuits touristiques dans les aires protégées et de proposer une offre aux petits et moyens commerçants. Une action responsable sera demandée aux touristes et à l'industrie du tourisme. L'oratrice a insisté sur l'importance de «l'implication de la population locale dans le tourisme durable». Mme Pawliczek a constaté, cependant, que «les potentialités des parcs nationaux en Tunisie ne sont pas valorisés au maximum alors que la biodiversité n'est pas préservée d'une façon optimale». Une autre lacune a été relevée, à savoir l'absence d'intégration des potentialités naturelles et culturelles historiques dans les produits touristiques. La population locale, quant à elle, n'est pas impliquée dans la préservation des aires protégées. La représentante de la Banque mondiale est optimiste dans la mesure où elle estime possible «de développer l'écotourisme dans les circuits existants en tenant compte des aires protégées. L'écotourisme peut constituer un outil de soutien de ces aires, à la culture et à la population locale, notamment dans le sud tunisien, où existe un réseau d'aires protégées». Au cours de cet atelier, des exemples de certains pays africains comme le Kenya et le Mozambique ont été cités pour montrer la réussite de l'écotourisme avec le financement du FEM. Mais il est nécessaire de tenir compte auparavant que le tourisme se base sur des critères précis, à savoir le produit, le marché, l'infrastructure et le climat d'investissement. Le partenariat entre la communauté et le secteur privé a été payant pour tout le monde, y compris pour la biodiversité qui a pu être protégée. Projets de référence innovants et catalyseurs Le FEM, qui dispose de deux programmes opérationnels, s'intéresse au financement des projets additionnels innovants en tant que mécanisme de coopération internationale destiné essentiellement à préserver la biodiversité. La stratégie à mettre en œuvre par l'Etat doit intégrer des projets de référence innovants et catalyseurs. Le Fonds soutient aussi la préservation de la diversité biologique et l'utilisation durable des ressources en associant les populations locales aux activités dans le cadre d'une approche de partage et de participation. D'où l'importance de la conservation des sols arables et forestiers et la réduction de la pression exercée sur les ressources naturelles. L'expérience de la Tunisie avec le FEM, entamée depuis des années, se poursuit encore. M. Mustapha Laroui, de la direction générale de l'environnement et de la qualité de la vie relevant du ministère de l'Environnement, a indiqué qu'une étude stratégique a été élaborée pour promouvoir le tourisme écologique en Tunisie qui dispose de richesses en matière de biodiversité, zones humides, sites archéologiques, aires protégées, grottes... Parmi les difficultés auxquelles est confronté le secteur, l'absence d'un cadre légal et réglementaire, le manque de financement, la faiblesse de la commercialisation et de la formation. L'écotourisme doit être considéré désormais comme une activité à part. L'orateur a rappelé les réalisations accomplies dans le domaine de l'aménagement des circuits touristiques tels que le circuit de l'eau de Zaghouan à Carthage, le circuit des forêts, le circuit de la mémoire de la terre du Sahara et des oasis, le circuit des îles tunisiennes. Des stations d'accueil, des musées et des observatoires ont été aménagés sur plusieurs de ces sites pour accueillir les touristes et leur permettre de profiter de la beauté naturelle. Le FEM a approuvé un montant de 4.7 millions de dollars pour financer le projet de préservation des écosystèmes avec l'implication des communautés, le renforcement des capacités, la création de produits écotouristiques et le lancement d'une stratégie promotionnelle, ce qui va générer des emplois pour la population locale