• La mise en marche du parc éolien de Bizerte est de nature à porter la part de l'électricité générée par les énergies renouvelables de 1,5 à 5%. • Annuellement, la centrale permet d'économiser 150 mille TEP de carburant. Une année de retard. «Les actes de vandalisme, qui ont ciblé la ligne électrique reliant les deux parcs éoliens de Métline et Kchabta, ont entravé l'avancement du projet», rappelle M. Hechmi Dimassi, directeur principal chargé de la direction des équipements. Les habitants de ces régions ont empêché les techniciens d'accéder à leurs propriétés pour exercer leurs travaux et relier ces installations au réseau national d'électricité. «Pourtant la STEG a payé des loyers relativement élevés», ajoute le responsable. Insatisfaits, certains propriétaires ont exigé la révision des loyers. «Certes, on accepte le principe d'une révision appuyée par un rapport d'expertise, mais les demandes sont exorbitantes» précise-t-il. A cette problématique centrale, de loyer, s'ajoutent les effets secondaires de telles stations, à savoir la nuisance sonore, l'enlaidissement du paysage, l'ombre tournant des hélices en face du soleil…La situation est encore bloquée. Et le potentiel éolien de la région n'est pas encore valorisé. Pis, ce blocage pourrait se dupliquer dans des projets à venir dans d'autres régions à fort potentiel éolien à l'instar de Thala, Kébili, Haouaria, Gabès… On risque, ainsi, d'amplifier le manque à gagner. D'où l'obligation, dès maintenant, d'adopter une approche proactive de résolution des problèmes. Pour sortir de l'impasse, la STEG a organisé, récemment, à Tunis, une réunion d'information et de concertation avec les parties prenantes du projet Parcs éoliens de Bizerte (Métline et Kchabta), éligible au mécanisme de développement propre. En effet, les règles du MDP préconisent la consultation des différentes parties prenantes du projet. Les résultats et conclusions de cette consultation seront synthétisés et intégrés dans un Document Descriptif du Projet (PDD) qui sera soumis aux instances des Nations unies chargées du MDP. A l'ouverture de la séance, M. Moncef Harrabi, chef du projet Energies renouvelables, a mis le projet dans son cadre national et international. De la signature du protocole de Kyoto, aux objectifs fixés pour l'année 2011, en passant par les étapes de la mise en œuvre des politiques et des projets, depuis 2005, il a dressé les grandes lignes de la stratégie de la STEG et, en particulier, le cadre régissant ce projet. Il est à rappeler que le coût d'investissement total du projet s'élève à 305 millions d'euros. Une enveloppe de 200 millions d'euros pour les 120 MW et un budget de 105 millions d'euros est prévu pour l'extension des deux sites de Métline et Kchabta. La capacité globale du parc sera de 190 MW. Lors du débat, la salle a été à moitié pleine. Surprenant, les citoyens présents sont massivement de la commune d'El Alia. «Pourtant, on a contacté tous les intéressés», s'étonne l'un des responsables. A cette occasion, ils ont insisté que bien que le projet soit basé majoritairement dans leur commune il ne porte pas son nom. Aussi, Imed, habitant d'El Alia a déploré la qualité des exposés, très techniques, peu compréhensibles pour le public présent. De la même commune, Mohamed, avocat, s'est interrogé sur le sort des employés temporaires après la fin des travaux d'aménagement et d'installation et les critères de recrutement pour les nouveaux postes. En guise de réponse, les responsables de la STEG et un expert indépendant ont précisé chacun à son tour que des études d'impact sur l'environnement ont été menées et que les résultats contredisent toutes les rumeurs. «Pour ce qui est de la nuisance sonore, elle ne dépasse pas 40 décibels, largement inférieure au niveau de bruit d'une autoroute», relève l'un des conférenciers. Au niveau de l'emploi, bien que l'activité soit peu pourvoyeuse d'emplois, la STEG s'engage à favoriser les candidats de la région. «Les éoliennes sont conçues pour un fonctionnement autonome», explique l'un des ingénieurs. Les rencontres et les réunions semblent devenir la solution incontournable pour mener à bien les projets. Les différentes parties prenantes pourront s'exprimer, donner leur avis sur le projet et apporter d'éventuelles propositions. Le projet en bref... Le projet des centrales éoliennes de Métline et Kchabta consiste en la réalisation de: 1. Deux centrales d'une puissance totale installée de 190 MW : - Métline : 72 AG type AE61 (1320KW) = 95,04 MW - Kchabta: 71 AG type AE61 (1320KW)= 93,72MW 2. Un poste HT (90KV) dans chacun des sites 3. Extension du poste HT de Menzel Jémil 4. Une ligne HT 90KV entre Métline et Menzel Jémil 5. Une entrée-sortie de la ligne HT 90KV existante Menzel Bourguiba- Menzel Jémil sur Kchabta 6. Deux bâtiments administratifs pour le contrôle et la maintenance des éoliennes des sites de Métline et Kchabta.