• Les recettes ont chuté de 50% en 2011, retombées de la révolution obligent Inévitablement, les municipalités souffrent maintenant des perturbations ayant suivi la révolution. Après avoir dénombré, dans un précédent article, les dommages considérables occasionnés aux biens des mairies (parcs municipaux, QG, parcs roulants…) et dont la reconstruction devra nécessiter un extraordinaire effort de financement, nous allons découvrir, cette fois-ici, l'ampleur des «misères» qu'ont subies nos municipalités, l'année dernière, au niveau des recettes. Les chiffres sont proprement «catastrophiques». 168 milliards de dettes En effet, selon les dernières statistiques établies par le ministère de l'Intérieur, nos communes ont vu leurs recettes émanant des taxes municipales chuter de 50%, passant de 40 millions de dinars en 2010 à 20 millions de dinars en 2011. Cela équivaut à un manque à gagner estimé officiellement à 168 millions de dinars, en tant que dettes globales accusées à la fois par les habitants et par les établissements commerciaux. Le déficit est particulièrement lourd en matière de recettes émanant des taxes sur les marchés municipaux (28 MD) et sur l'habitat (20 MD). Par contre, le déficit est moins douloureux concernant les taxes municipales imposées aux établissements hôteliers (9MD) et aux terrains non construits (3MD). Soit, au final, un coup très dur pour nos municipalités qui survivent à hauteur de 75% de ces recettes, les 25% restants émanant, comme on le sait, des subventions annuelles allouées par la tutelle. Un léger mieux Face à ce bilan dramatique, l'Etat, heureusement, n'est pas resté les bras croisés. Loin s'en faut, puisqu'il a grignoté sur les premières aides internationales (Banque mondiale, UE, Fades, etc.) pour venir au secours des municipalités les plus touchées par les effets néfastes du désordre post-révolutionnaire. C'est ainsi qu'une première enveloppe de 147 milliards de nos millimes a été octroyée aux communes à titre de titularisation des 8.136 employés temporaires et contractuels. Neuf milliards sont revenus aux conseils régionaux, 58 milliards ont été également affectés aux municipalités afin d'éponger leurs dettes, sans compter les 16 milliards dont elles ont bénéficié pour leur permettre de reprendre les travaux d'exécution des projets de développement communal. Responsabilisation Dans la foulée, 14 milliards ont été mobilisés par l'Etat, dans le cadre du projet de reconstruction et de rénovation des parcs roulants des municipalités fortement endommagés (saccages, vols, incendies…) au plus fort de la révolution. Si cette intervention miraculeuse de l'Etat a eu pour effet immédiat de limiter les dégâts causés à nos municipalités, il n'en demeure pas moins vrai que celles-ci ne sont pas encore au bout de leurs peines. Avec, en point de mire, un défi audacieux à relever, celui de la récupération de cet impressionnant pactole de 168 milliards de dettes non encore réglées par les habitants. Un travail colossal et une entreprise loin de tout repos. D'où la nécessité d'opter, dans l'immédiat, pour des actions de sensibilisation et de responsabilisation à l'adresse des citoyens pour qu'ils remettent enfin la main à la pâte, sachant pertinemment que la contribution des habitants a été — et demeurera — la condition sine qua non de la réussite de l'action municipale.