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Municipalité/citoyens : Le « fossé se cruse !
POINTS CHAUDS
Publié dans Le Temps le 23 - 02 - 2009

Il suffit de faire le tour des grandes villes comme Tunis, Sousse, Sfax, Gabès et Bizerte pour conclure que les Tunisiens ne se sont pas encore réconciliés avec l'action municipale. Le rejet est d'ailleurs réciproque. D'une part, les citoyens ne paient pas les taxes municipales de gaieté de cœur et c'est loin d'être une priorité chez eux, ni un devoir à accomplir. Ils ne se reconnaissent pas encore dans la municipalité.
D'autre part, les municipalités ne remplissent pas convenablement leur rôle de responsable de l'action communale de proximité. Elles sont loin de donner l'exemple en matière de gestion participative. Les conseils municipaux ne font rien qui puisse convaincre les citoyens qu'ils sont à leur service.
La communication entre le citoyen et la municipalité n'est pas au beau fixe et elle n'est pas normalisée de manière à ce que l'action de l'institution réfléchit les doléances des citoyens. Une bonne majorité de Tunisiens n'est pas satisfaite de l'action municipale. Les citoyens se lamentent d'être contraints à évoluer dans un environnement qui est loin d'être hygiénique. La propreté dans les villes, est très approximative.
Les autorités municipales sont conscientes de ce manquement en matière d'hygiène. Mais, elles renvoient la balle dans le camp des citoyens qui ne paient pas les taxes et privent les communes de leur principale source de revenus.
Elus municipaux et citoyens se rejettent la responsabilité de nos cités sales. Ils sont unanimes pour constater que : « Les villes sont sales et les citoyens se comportent comme si l'extérieur est une poubelle publique ».
En effet, il ne s'agit pas de se dérober à la triste réalité qui indique en bande large une carence nuancée en civisme d'une bonne partie de la population.
L'action municipale n'est que le reflet du degré de civisme des citoyens qui peuplent les espaces municipaux avoisinants. La municipalité puise essentiellement ses fonds dans les impôts municipaux. Ces ressources lui permettent de réaliser ses programmes de propreté et d'embellissement. Donc, si les citoyens n'honorent pas leurs engagements, tout le cycle de l'action municipale est déréglé, faute de fonds.
Ce blâme adressé à une certaine catégorie de citoyens n'épargne pas les conseils municipaux, censés multiplier les campagnes de sensibilisation et les actions d'émancipation pour convaincre les citoyens du sérieux de leurs initiatives. D'ailleurs, l'expérience a montré que seuls, la pratique courante et le constat visuel, aident à transformer les mentalités et à développer le sens civique. Il suffit, d'ailleurs, de jeter un coup d'œil sur les parkings des services de travaux de chaque municipalité ainsi que sur les listes des procès verbaux adressés aux citoyens habitant le périmètre municipal pour se rendre à l'évidence et souscrire à la triste réalité.
Ces parkings sont remplis d'engins municipaux, en panne, que les municipalités n'ont pas trouvé de fonds pour réparer. Quand aux procès verbaux de pénalisation, ils sont formels et n'ont jamais été appliqués. Les citoyens ne savent même pas qu'ils peuvent engendrer des saisies de leurs biens tellement ce pouvoir n'a jamais été utilisé.

Le constat
Divers tableaux et chiffres explicitent clairement la situation de l'action municipale : Le premier tableau propose des mégots de cigarettes, des bouteilles vides, des pots de yaourt et autres sacs en plastique, qui jonchent, partout, les trottoirs et les chaussées. Un deuxième tableau indique comment les tracteurs assimilés à des bennes d'ordures assurent le ramassage des déchets en laissant une bonne partie sur place et en « signalant » leur parcours par divers objets qui chutent des engins tout le long du parcours. Un autre plan nous offre un sac-poubelle bien garni qui plane d'une fenêtre d'un immeuble et s'effrite sur le toit d'une voiture en stationnement. Ces trois scènes font désormais partie intégrante du vécu quotidien et renseignent sur l'état de la situation.
Sur un autre niveau, les statistiques montrent que plus de 45 % des engins des municipalités sont immobilisés pour des pannes diverses. D'ailleurs, les municipalités n'ont pas de moyens pour faire les réparations nécessaires. Plus de 80 % du budget municipal est consacré au paiement de son personnel. En plus, moins de 30 %, uniquement, des citoyens sont assidus dans le paiement des taxes municipales. D'ailleurs, même l'amnistie accordée en 2006 n'a pas eu un large écho, semble-t-il. Sur les centaines de millions de dinars d'arriérés (certains parlent de plus d'un milliard de dinars !), les recettes provenant de l'amnistie n'ont pas dépassé quarante millions de dinars. L'amnistie n'est parvenue à éponger que moins du cinquième des dettes chez les citoyens. Donc, il paraît que la rupture continue à sévir entre l'action municipale et les citoyens qui sont censés être ses acteurs parmi ses pourvoyeurs.

Les alibis des uns et des autres :
Les divers intervenants sur cette scène reconnaissent que la situation n'est guère reluisante, ils se renvoient mutuellement les accusations. D'une part, les municipalités déplorent le manque de civisme chez les citoyens. Elles leur reprochent de ne pas payer leurs redevances et de ne rien faire pour préserver la propreté, chacun ne balaie pas devant chez soi. D'ailleurs, les conseils municipaux réclament plus de moyens dissuasifs et davantage d'autorité pour pouvoir aller jusqu'au bout et obliger les récalcitrants à honorer leur devoir. « Une cité est un assemblage de quartiers et d'habitations individuelles. Si chacun entretient l'espace de son voisinage, le gros du travail est déjà assuré. Or, les citoyens ne respectent, même pas, les horaires fixés pour le ramassage des ordures. D'ailleurs, ils les jettent en vrac. Ainsi, les chats errants les effritent. Les services municipaux ne peuvent pas palier tous ces manquements. », ne cessent d'affirmer les responsables municipaux à propos de la propreté.
D'autre part, les citoyens pensent que le sérieux du travail municipal se reconnaît dans l'hygiène et l'entretien des espaces verts du périmètre communal. Or, ils déplorent « l'absence du contrôle strict de l'hygiène dans les restaurants populaires et les cafés, encore moins pour la collecte des ordures et la propreté de la ville, sans parler des jardins publics qui ont pratiquement disparu... Comment voulez-vous qu'on paie les impôts municipaux alors que la benne d'ordure est remplacée par un tracteur qui laisse la moitié des déchets par terre... Nous ne sommes pas convaincus par le sérieux de l'action municipale... »

Impliquer les citoyens
Il est clair que les deux parties se renvoient les accusations. Dans de pareils litiges, il faut aller du côté des spécialistes. Un urbaniste pense : « l'expérience a montré que c'est l'administration qui doit montrer qu'elle a changé de visage... Elle doit impliquer les citoyens dans des actions concrètes et demander leurs avis sur les améliorations à introduire. Une telle approche les responsabilise. Ils doivent sentir que c'est leur décision, leur ville et leur jardin. La responsabilité de l'entretien leur revient comme s'il s'agissait de leur propre jardin. Mais, pour parvenir à un tel résultat, il faut commencer par soigner la communication entre les deux parties. Chacune est appelée à réviser sa position : les mairies sont censées appliquer un meilleur suivi des actions qui leur incombent : installation des poubelles sur toutes les artères du périmètre communal, amélioration du mode de ramassage des ordures, entretien des jardins publics et des espaces verts, etc.
De leur côté, les citoyens doivent faire preuve de civisme. Nul n'ignore que la saleté, ce sont eux qui en ont « garni » l'extérieur. La mairie ne l'a pas ramené de ses locaux.
Donc, il y a un véritable travail de sensibilisation à faire. Les écoles primaires peuvent être les vecteurs de transmission de tels messages. En plus, il est efficace d'impliquer les citoyens dans des campagnes d'embellissement de la proximité immédiate de chez eux pour qu'ils puissent contempler directement les effets. Le visuel importe beaucoup pour changer les mentalités.»
Mais un tel message est-il audible auprès de conseils municipaux, à cours de moyens financiers ? That's the question !


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