La zone touristique du Sud Est ( Djerba - Zarzis ) semble sinistrée et la plupart des hôtels sont, à l'heure actuelle, vides. A Zarzis, connue comme une destination touristique balnéaire à bas prix, cinq hôtels seulement sont ouverts et le nombre de clients ne dépasse pas les 200 personnes par unité. Au niveau du personnel, le secteur a connu également des licenciements . Si la saison écoulée s'est déroulée en demi-teinte, grâce à une clientèle un peu exceptionnelle, composée essentiellement de certains réfugiés aisés, d'organisations humanitaires mondiales, de médias et autres organismes internationaux, l'avenir du tourisme dans la région demeure imprévisible.M. Mohamed Moncef M'charek, membre de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, qualifie la situation de grave . «Cinq ministres se sont succédé à la tête du ministère du Tourisme en quatre ans. C'est un indice révélateur qui prouve nettement que les experts du secteur n'ont pas tort en affirmant que le tourisme tunisien est malade, depuis une dizaine d'années» Dit-il, et d'ajouter : «A l'heure actuelle, le secteur est presque à l'arrêt. Beaucoup de mesures sont à prendre. Pour remonter la pente , le chemin est long et semé d'embûches à la fois, mais restons positifs et optimistes. Il faut avouer que nombreuses sont les entreprises hôtelières qui sont vétustes maintenant. Il faudrait tout simplement les liquider ou les reconvertir en d'autres espaces. Elles datent des années 60 et 70 et ne sont plus valables, à mon avis. Les aménager ou les démolir et construire à leur place des appart-hôtels serait plus commode. Toujours pour le bien du secteur, il serait bon d'investir pour des hôtels sur les circuits, afin d'animer les régions démunies, créer des postes d'emploi et promouvoir le tourisme culturel, écologique, saharien ...». Par ailleurs , la formule ( all inclusif ) est sincèrement à revoir. Elle a porté préjudice aux magasins et petites épiceries implantés dans la zone touristique et porté atteinte à l'institution même, du moment que l'augmentation des produits alimentaires a atteint 50%. Il ne faut pas , non plus, opter pour le bradage des prix, surtout pour le golf et la thalasso. L'eau coûte cher. S'il n'y a pas de clients, il faut patienter au lieu de se suicider, à long terme. Le salut réside aussi dans la libération de l'aérien ( l'open sky) ainsi que la restructuration de Tunisair. L'on se demande pourquoi il n'y a pas de vols réguliers de l'Angleterre et de la Russie sur Djerba et Tozeur ? Pourquoi deux vols par semaine de Lille uniquement vers Tunis ? D'autre part, le tourisme tunisien doit poursuivre ses campagnes de promotion à l'étranger, mais en même temps songer à limiter le gaspillage. Nous sommes en crise. Il serait raisonnable de céder les luxueux bureaux loués à des sommes exorbitantes dans des quartiers huppés, en Europe et prendre place dans les ambassades tunisiennes. Dans ce contexte, il est vraiment aberrant de voir et d'écouter des hôteliers qui avaient fait fortune pendant des dizaines d'années, tendre la main et demander des indémnisations, alors qu'ils savent pertinemment que le pays est en crise. Et on parle de patriotisme par dessus le marché ! En plus de tout cela , instaurer le système de chômage dans ce secteur, lutter contre l'occupation abusive du domaine public maritime (DPM) et des constructions anarchiques à proximité des unités touristiques , opter pour les tickets de restaurant convertibles pour le personnel, bannir la buanderie et le restaurant pour le personnel comme activités intramuros , interdire la vente des terrains vagues et des maisons aux étrangers dans la zone touristique... sont autant de sujets qui méritent d'être étudiés profondément pour résoudre certains problèmes et garantir au secteur la pérennité.