La journée du premier novembre restera gravée dans l'histoire du tourisme à Zarzis ,ce secteur vital qui constitue avec l'agriculture les plus importants créneaux pour la main-d'œuvre et qui fait vivre des milliers de familles directement et indirectement. En effet , ce jour-là «80% environ des employés dans 5 grandes unités touristiques ont observé une grève», nous dit M.Abdelaziz Sefi , secrétaire général du bureau local de l'Ugtt, qui ajoute que «deux unités hôtelières n'ont pas participé à cette grève. Leurs employés ont été , semble-t-il , induits en erreur par leurs employeurs qui leur ont présenté des promesses verbales et des acomptes sur l'augmentation ; le huitième hôtel est fermé.» De son côté , Zied Ben Zaied , secrétaire général du syndicat de base dans un grand hôtel qui compte 320 ouvriers environ, n'a pas caché sa satisfaction pour la prise de position de ses collègues. «Nous reprendrons le travail demain et on gardera le brassard rouge, en signe de protestation contre les débordements incessants du chef de personnel. Nous revendiquons également la titularisation de huit employés, dont l'ancienneté oscille entre 8 et 12 ans ainsi que la cessation de la sous-traitance dans le recrutement des travailleurs.» M. Mohamed M'charek , membre national de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, s'associe aux grevistes et se demande «comment se fait-il que des patrons qui ont fait fortune pendant des dizaines d'années et qui se permettent de brader les prix au profit des tour-opérateurs jusqu'à 50% ne sont pas tous d'accord pour une augmentation des salaires de 4% ?». Pour sa part , M. M. Sayem, commissaire du tourisme dans la zone Djerba-Zarzis, nous confie: «Je n'ai rien à dire concernant la grève. Je représente le ministère. Tout ce que je sais est que la majorité a travaillé à Jerba. Et mon souci demeure, entre autres, la satisfaction du client.» Les constructions anarchiques à l'ordre du jour Par ailleurs, les décisions prises pour la démolition des constructions anarchiques, bâties à Zarzis de façon illégale, sans permis, sur les lieux publics comme le domaine public maritime (DPM), les servitudes , le domaine hydraulique urbain (DHU), les biens du ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières ou le ministère de l'Agriculture...et qui se comptent par dizaines occupent le devant de la scène, à Zarzis. A ce propos , les citoyens expriment leur attachement à l'application de la loi et revendiquent quotidiennement le passage à l'acte de la part des autorités afin d'arrêter l'hémorragie et sauver ce qui reste à sauver. Contacté, le maire de la ville, désigné pour la période transitoire, nous confie à ce sujet : «Le conseil municipal actuel est décidé à appliquer la loi . Nous avons mis en place une commission spéciale qui s'occupera désormais de ce dossier; mais il faut avouer que la mission n'est pas facile. Par manque de logistique appropriée, nous avons beaucoup de difficulté pour passer à l'acte . Dernièrement, nous avons envoyé une liste de décisions à la police mais elle nous a été renvoyée, faute de moyens de transport disponible. On va être obligé d'acquérir un véhicule dans les plus brefs délais qui sera réservé uniquement pour ce volet.» Raison ou excuse ; cela pourrait être acceptable pour les infractions commises un peu loin de la ville, et celles qui jouxtent la mairie ?