• La Banque Centrale de Tunisie a diminué le TMM à un niveau record de 3,16 points en 2011 • Si la réaction des consommateurs est garantie, celle des promoteurs est largement tributaire du climat des affaires Relancer l'économie. C'est le vrai casse-tête de tous les Tunisiens, gouvernement, producteurs et consommateurs. En dépit des ambitieux programmes des partis politiques qui tablent sur des taux de croissance dépassant 5 points, la réalité est autre. L'année s'est clôturée sur une baisse du PIB de -1.8%. C'est la résultante de la contreperformance du secteur touristique, la paralysie qui a frappé le secteur minier et le ralentissement de toutes les activités productives. Face à la détérioration continue de la situation économique, l'envolée du chômage et la montée des troubles sociaux qui en découlent, la relance par la demande intérieure semble l'une des solutions privilégiées. Pour ce faire, il faut renforcer le pouvoir d'achat des citoyens tunisiens et élargir le budget des dépenses publiques. Pour la demande des particuliers, il est question de renforcer les revenus des ménages. Parmi les générateurs de revenu, on cite le recrutement et la révision à la hausse des salaires. Mais pour agir rapidement, les économistes préconisent d'augmenter l'accessibilité aux crédits à la consommation. En somme, avec un budget plus important, les dépenses augmentent. S'agissant des crédits, les banques ont décaissé 4,4 milliards de dinars pour l'économie nationale. Pour favoriser cette tendance, la Banque centrale de Tunisie a diminué le TMM à un niveau record de 3,16 points. Les consommateurs renonceront à l'épargne, peu rentable, et s'engageront dans des courses qui maximisent leur bien-être. Les investisseurs, pour leur part, bénéficieront de ces taux avantageux pour financer à un plus faible coût leurs investissements. Et en plus, les coûts des crédits déjà engagés seront révisés à la baisse. Toutefois, si la réaction des consommateurs est garantie, celles des promoteurs sont largement tributaires du climat des affaires. Avec un budget plus étendu, par l'octroi des crédits, les ménages sont de nature à tirer l'économie et particulièrement les producteurs qui sont appelés à répondre à la demande additionnelle. Mais pour réaliser cet objectif de relance, il faut que cette demande porte sur des produits tunisiens. Cela donnerait aux entreprises tunisiennes des capacités supplémentaires d'investissement et de création d'emplois. Autrement la valeur ajoutée de la consommation ira ailleurs, et le marché informel aura plus de moyens d'épanouissement. C'est une situation propice aux contrevenants qui offrent, également, des produits importés par des canaux illicites. Ce fléau de contrebande est conjugué à des pratiques de spéculation visant à faire flamber les prix. En somme, un plan de relance de la consommation, trop ambitieux, synonyme d'envolée des prix, pourrait aussi effrayer le consommateur. D'où, au lieu de dépenser l'argent reçu convenablement, il pourrait choisir de focaliser, par précaution, sur quelques produits redoutant de futures hausses des prix et d'éventuelles pénuries.